Dissertations corrigés de philosophie pour le lycée

Catégorie : L’art

L’art, cette manifestation exceptionnelle de la créativité humaine, est bien plus qu’une simple expression esthétique. Il agit comme un miroir de l’âme collective de la société, suscitant des débats sur la signification, la perception et le pouvoir transformateur de la beauté. Au cœur de l’art se trouve la quête de compréhension de l’humain et de son rapport au monde qui l’entoure.

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En art, tout s’apprend-il ?

La dissertation philosophique qui suit aborde la question fascinante : « En art, tout s’apprend-il ? ». De nombreux aspects seront examinés pour évaluer si l’art peut être entièrement enseigné ou s’il existe des éléments intrinsèquement innés.

  • Dissertations

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  • Art et philosophie

Introduction

I- Nous devons d'abord caractériser chacun des termes avant, et afin, de savoir quel type de rapport peut s'instaurer entre eux.

A- Caractérisation de la notion d'art

1) Signification générale du terme d'art

2) Ses moyens d'expression essentiels

B- Caractérisation de la notion de philosophie

1) La philosophie quant à elle est une activité essentiellement rationnelle, ayant non seulement son origine dans notre raison, mais aussi, s'adressant à celle-ci.

II- Conséquence : le rapport entre l'art et la philosophie est un rapport d'irréductibilité et d'opposition

A- Ils sont irréductibles du point de vue de la méthode

B- Art et philosophie sont irréductibles du point de vue de leur contenu

III- Dépassement de l'opposition tranchée art et philosophie

A- La philosophie a besoin de l'art

B- Les frontières entre eux sont plastiques

C- L'art, meilleur moyen que le concept pour exposer le contenu de la philosophie...

IV- L'assujettissement philosophique de l'art

A- L'alternative art et philosophie n'est pas évidente, et a pour origine la philosophie.

B- L'art est-il par essence anti-philosophique ?

C- Un cessez-le-feu semble donc possible

On nous demande ici d'examiner quels sont les rapports entre deux notions qui appartiennent toutes deux au domaine de l'activité de l'homme, à savoir, l'art et la philosophie.

Spontanément, nous sommes portés à faire la différence entre ce qui relève de l'art et ce qui relève de la philosophie : en effet, nous avons un rapport différent envers les oeuvres de la philosophie et celles relevant de l'art. Nous sommes en effet portés à dire que les oeuvres de la philosophie nous communiquent un certain savoir, et sont essentiellement intellectuelles, c'est-à-dire, nécessitent un effort intellectuel, et s'adressent à notre entendement ou à notre raison : bref, ici, nous sommes essentiellement dans l'abstrait. Au contraire, nous sommes portés à dire que les oeuvres de l'art sont là essentiellement pour agrémenter notre existence, et qu'elles s'adressent à notre sensibilité : l'art relèverait essentiellement du sensible et apporterait un plaisir.

Ainsi, au premier abord, trouvera-t-on étrange que les deux notions d'art et de philosophie soient, dans notre intitulé, reliées par la conjonction de coordination "et" : en effet, cela ne présupposerait-il pas qu'il est légitime de les mettre côte à côte et de les interroger ensemble, comme si elles avaient des points communs ou comme si leurs existences respectives pouvaient être amenées à se croiser?

Mais si nous nous éloignons de l'attitude du sens commun pour envisager ce que nous disent quant à eux les philosophes sur les rapports entre la philosophie et l'art, on ne peut que faire un constat : tantôt les philosophes ont prôné le remplacement de l'art par la philosophie, tantôt l'abolition de la philosophie au profit de l'art (ou la réalisation de la philosophie dans l'art).

Le lecteur philosophe comprend donc bien l'intérêt, et la légitimité, de l'intitulé du sujet : il interroge la philosophie, et lui demande de fournir ses titres de créance quant à ce qu'elle dit de l'art.

Nous aurons à nous demander si la philosophie et l'art sont essentiels l'un à l'autre, ou plus précisément, dépendent l'un de l'autre, et ce, conceptuellement ; ou si cela ne révèlerait pas plutôt d'une "histoire malheureuse", celle d'une emprise de l'une des notions sur l'autre, d'un assujettissement de l'une à et par l'autre. Et si la dépendance ou l'interchangeabilité entre les deux ne pourrait pas être remplacée par un rapport de communication ou d'entr'aide, sans que cela mène à leur disparition l'un au profit de l'autre -c'est-à-dire, sans que l'on perde de vue leur autonomie, leur valeur propre, qui n'aurait pas à être évaluée à l'aune de l'autre.

Entre art et philosophie, doit-on concevoir qu'il y a harmonie, ou combat? Mais cette question est-elle vraiment pertinente ou même légitime?

  • Nous devons d'abord caractériser chacun des termes avant, et afin, de savoir quel type de rapport peut s'instaurer entre eux.

A- Caractérisation de la notion d'art

1) Signification générale du terme d'art

On notera tout d'abord que le terme d'art est ici pris dans toute sa généralité : il ne s'agit pas des beaux-arts à proprement parler. Il faut noter que le terme d'art n'a pas toujours signifié l'activité créatrice d'oeuvres belles. En effet, jusqu'au 18e, il a été synonyme de "technique", et a englobé le domaine de l'activité humaine capable de production.

Ainsi pour Aristote l'art est le domaine de la poiésis, ou activité fabricatrice, qui, par l'emploi de règles, crée des oeuvres extérieures. Originellement, donc, l'art ne se distingue nullement de l'artisanat. Il est avant tout action extérieure, transformation de la nature, et il s'oppose par là aux deux autres domaines d'activité humaine que sont la praxis, qui est également du domaine de l'agir, si ce n'est qu'elle connote la transformation de soi par soi ou ce qu'on appelle aujourd'hui l'action morale, ainsi qu'à la théoria ou vie contemplative, qui englobe la philosophie et la science.

Connoté ainsi péjorativement en tant que l'art est du côté du travail et non du côté du loisir philosophique de la Grèce antique, l'art en vint pourtant peu à peu à s'émanciper de son côté artisanal et strictement productif, pour désigner une activité libre et si l'on veut noble, dans laquelle l'artiste met sa propre empreinte intérieure sur l'extérieur, et où il transmet dans son oeuvre sa propre vision du monde, de l'homme, et même, souvent, des rapports de l'homme et du monde.

Après cette caractérisation sommaire de l'art, nous devons également préciser quels sont ses moyens d'expression essentiels, ce sans quoi il ne saurait y avoir art ou oeuvre d'art.

On serait automatiquement tenté de faire ici référence à la beauté ; pourtant, comme l'a bien vu Kant dans sa Critique de la faculté de juger , la beauté est essentielle à l'expérience esthétique ou aux caractères esthétiques d'un objet, mais non à proprement parler à l'oeuvre d'art ; Kant estime même que la beauté serait à la rigueur seulement prédicable de la nature, en tant notamment que quand nous jugeons belle la nature, ce jugement est spontané et n'est médié par aucun intérêt, alors que vis-à-vis des oeuvres d'art, notre jugement esthétique estimant leur beauté est toujours douteux, médié par la culture et les raffinements de la vie en société.

D'ailleurs, sans faire référence à l'oeuvre d'un philosophe, nous pouvons ici donner comme exemple des oeuvres d'art dans lesquelles ce qui les fait être oeuvres d'art n'est pas leur beauté : en effet, on ne peut dire que l'urinoir de Duchamp, intitulé "Fontaine", ou encore, le "Carré blanc sur fond blanc" de Malévitch, sont "beaux" ; et pourtant, nous estimons que nous avons affaire à de l'art.

Nous préférerons alors dire à la suite de Hegel (in Cours d'esthétique , tome 1, Champs Flammarion) que l'art consiste essentiellement à exprimer des idées dans un matériau sensible. Son domaine d'expression privilégié est donc celui du sensible, de l'image. Son propos est de rendre visible, ou de manifester, de montrer, ce qu'il veut nous transmettre.

B- Caractérisation de la notion de philosophie

1) La philosophie quant à elle est une activité essentiellement rationnelle, ayant non seulement son origine dans notre raison, mais aussi, s'adressant à celle-ci.

Dans une première définition, à la fois historique et générale, elle se définit, depuis Socrate, et par l'intermédiaire de Platon, comme interrogation critique sur nos préjugés à propos de la réalité quotidienne, vis-à-vis de laquelle elle nous aide à prendre une distance salutaire, en nous permettant de voir lucidement le réel qui nous entoure, et même, pour les plus heureux, comme le montre la fameuse allégorie de la caverne du livre 7 de la République , elle permet de voir ce qui est réellement réel au-delà des apparences immédiates. C'est une activité réflexive, de prise de conscience de soi, le lieu où la pensée s'exerce explicitement et en toute conscience ; et ce, sous la forme adéquate à la pensée, qui est le concept.

Plus spécialement la philosophie est synonyme de métaphysique, en tant qu'elle s'interroge sur la condition humaine, sur le sens de la vie, sur l'origine de l'univers et sur sa nature, etc. Elle cherche à savoir quel est le fond des choses, de la réalité humaine. Elle est donc essentiellement une discipline interrogative et réflexive qui culmine dans les questions de type "pourquoi (y a-t-il quelque chose plutôt que rien?)" ainsi que "qu'est-ce que (essentiellement, est cette chose qui se présente au premier abord comme ayant telles déterminations sensibles?)".

Il semble donc que l'art n'ait rien à voir avec la philosophie, puisque celui-ci a essentiellement affaire au sensible, à la fois comme contenu et comme moyen d'expression, alors que la philosophie, elle, a essentiellement rapport au conceptuel comme moyen d'expression, et à un réel pensé comme plus vrai que les apparences immédiates, comme contenu. En tout cas, il est certain, au premier abord, qu'il n'y a pas de philosophie dans l'art ni d'art dans la philosophie ; ou, pour le dire autrement, la philosophie n'est pas de l'art, et l'art n'est pas de la philosophie.

II- Conséquence : le rapport entre l'art et la philosophie est un rapport d'irréductibilité et d'opposition

Il ne semble donc pas qu'on puisse être amené à les confondre, ni même qu'on puisse penser un passage entre les deux : les frontières entre eux sont bien délimitées, puisqu'ils n'ont vraisemblablement rien à voir l'un avec l'autre. Il semble donc que le rapport entre les deux notions ne puisse être que d'opposition, et ne puisse aboutir qu'à un conflit.

A- Ils sont irréductibles du point de vue de la méthode

Du point de vue de la méthode, on peut dire que l'art et la philosophie sont coupés l'un de l'autre, sans passage possible de l'un à l'autre. On va voir qu'ils renvoient vraisemblablement à différentes facultés de l'esprit.

D'abord, en effet, l'art renvoie à la sphère du sentiment, de l'imagination, alors que la philosophie, elle, renvoie à ce qui est de l'ordre de la raison. L'art serait donc de l'ordre du confus, de l'effusion des sens, alors que la philosophie, en tant qu'elle relève du concept, est liée à la clarification des idées.

Kant, quand il définit, dans les paragraphe 46 de la Critique de la faculté de juger , les beaux arts comme relevant du génie, pourrait très bien être en train de nous dire que l'art est spécifiquement différent de la philosophie du fait qu'il relève du génie. En effet, le fait que l'artiste soit un "génie" signifie qu'il ne sait pas rendre compte de ce qu'il fait, qu'il ne peut expliquer son oeuvre. Non seulement on est ici loin de l'esprit conscient de soi, mais encore, du domaine de la clarté. En effet, le génie est encore défini par Kant comme faculté des idées esthétiques, c'est-à-dire, des représentations à jamais irréductibles au concept. Si elles donnent à penser, et même, beaucoup à penser, on ne pourra jamais avoir d'elles une notion adéquate ou un concept.

Ainsi on aura beau analyser une oeuvre, qui aurait par exemple pour but de nous montrer la brièveté de la vie humaine, en tant qu'elle relève des beaux-arts, on ne pourra jamais épuiser le réseau de ses significations . La philosophie, si elle veut parler de la brièveté de la vie humaine, cherchera à le faire le plus clairement possible, et, surtout, elle n'a pas le droit, à moins de refuser justement son statut de philosophie, de recourir à la méthode de l'artiste. Un philosophe qui estimerait écrire, par exemple, sur le coup du génie, est un poète, ce n'est pas un philosophe.

B- Art et philosophie sont irréductibles du point de vue de leur contenu

Du point de vue du contenu également, il semble que l'opposition art et philosophie soit bien tranchée. L'art appartient en effet à un domaine qui, eu égard aux concepts que la métaphysique emploie ou évalue positivement, ne peut qu'être dévalué par rapport à la philosophie.

L'art en effet a à voir avec les apparences sensibles ; or on sait que dès ses débuts le philosophe s'est opposé à ce domaine en tant qu'il n'est pas voie d'accès à l'être, et n'est même pas de l'être à proprement parler : les apparences sensibles ne renvoient qu'à la surface des choses. La philosophie qui est recherche de la vérité, et, en tant que métaphysique, enquête ontologique, ne peut que s'opposer au domaine des apparences et même du sensible en général.

On comprend que Platon, initiateur du discours philosophique occidental, mette l'art hors du champ de la philosophie. L'auteur pense l'art comme opposé à la philosophie et comme dangeureux pour elle. En effet, l'art est pour lui du même ordre de valeur que la rhétorique ; l'art dupe et flatte les sens, et nous éloigne de la réalité vraie.

Si on regarde le portrait du poète qui est fait dans les livres 3 et 9 de La République , on ne peut que constater qu'il s'oppose en tous points avec le portrait du philosophe qui nous est dépeint dans le livre 7. L'artiste ou le poète, est éloigné de trois degrés de la vérité : quand il copie quelque chose, ce n'est même pas l'exemplification de l'Idée, qui elle est déjà une pâle copie de ce qui est réellement réel, mais seulement son reflet apparent ; le poète néglige la vérité et détourne l'amateur d'art de l'effort pour atteindre au vrai ; pire, il fait passer son entreprise pour vraie, alors qu'il n'a aucune connaissance véritable de l'Idée : il est donc en opposition avec le philosophe et peut même empêcher celui-ci de mener à bien son entreprise d'éducation du peuple.

L'art est dangeureux (en tant, il faut le noter, qu'apparemment, l'art essaierait de s'approprier de l'objet propre du philosophe : car alors, ayant avec lui la belle apparence, pouvant donner lieu à un plaisir esthétique, il sera plus "convaincant" pour le peuple que la philosophie, qui elle, n'a pour elle que la raison, qui paraît souvent au peuple trop rêche et trop sérieuse...) ; et c'est le philosophe qui reçoit le rôle de nous avertir de ses dangers.

La philosophie, chez Platon, se définit donc par son opposition même à l'art, et par sa supériorité sur celui-ci : elle doit le remplacer. L'art de son côté essaierait d'empiéter sur son domaine, sans succès. Il est vrai que si, comme on l'a dit, les caractéristiques spécifiques de l'art sont nettement exclusives de la philosophie, alors, si l'art essaie de faire comme la philosophie, alors, l'art ne peut que, si la philosophie est déclarée supérieure en dignité, faire moins bien qu'elle!

III- Dépassement de l'opposition tranchée art et philosophie

Mais comment alors expliquer l'importance de l'art dans l'histoire de la philosophie? Si l'opposition paraît évidente, pourtant, la philosophie peut-elle vraiment se passer de l'art? Et les frontières entre les deux, loin d'être infranchissables, ne seraient-elles pas plastiques?

A regarder de plus près l'histoire de la métaphysique et/ou de la philosophie, on est donc en présence de difficultés majeures pour notre sujet.

En effet, d'abord, il se pose la question de savoir comment il se fait que le texte fondateur de la figure du philosophe - la République de Platon- soit aussi en même temps un manifeste contre l'art. Cela signifie que si l'art est l'autre de la philosophie, c'est la philosophie qui le dit, et cela, originellement ; ainsi le conflit originel de la poésie et de la philosophie dont nous parle Platon dans le livre 9 (op.cit.) a pour origine le discours du philosophe et signifierait que la philosophie est venue prendre la place, dans la Grèce antique où naît une raison remplaçant le mythe et s'opposant au domaine des apparences sensibles, de ce qui peut relever de ce que Kant appelle si bien les "idées esthétiques".

Mais cela signifie encore que l'art est essentiel à la philosophie. Depuis toujours, la philosophie se demande ce qu'est l'art -même si évidemment ce n'est qu'avec Hegel que l'art est vraiment considéré comme un objet digne qu'on le traite philosophiquement... - , à tel point qu'on peut presque dire que la philosophie de l'art est le coeur de la philosophie. L'art fait problème pour la philosophie, et ce, non pas seulement en tant que le droit, ou l'histoire, ou tout ce qui est en général, comme le dit Hegel dans la préface des Principes de la philosophie du droit , est l'objet même de la philosophie, mais surtout en ce que définir l'art, permet de définir la philosophie. L'art a toujours permis à la philosophie de réfléchir sur ses propres concepts, il pose des questions philosophiques à la philosophie.

Par exemple Platon, à l'époque duquel les oeuvres d'art étaient des copies du monde réel, était poussé par leur existence à s'interroger sur le statut de l'image, et par opposition, de la réalité (qui pour lui est l'Idée). Aujourd'hui plus que jamais, les oeuvres d'art interrogent le philosophe sur statut du réel, de la représentation, etc.

B- Les frontières entre eux sont plastiques

Ensuite, il apparaît évident que quand l'un des deux domaines est en crise, l'autre domaine prend aussitôt la place ou la valeur de l'autre : il semble y avoir un échange de rôles permanent entre l'art et la philosophie -même s'il apparaît toujours sur le mode du conflit, cela incline à penser que les frontières sont "plastiques" entre eux...

Ainsi on constate par exemple que les Romantiques allemands comme Fichte, Schelling, Novalis, ont eu pour but de remplacer la philosophie par l'art. Selon eux, la philosophie étant prisonnière du discours conceptuel ou du rapport sujet-monde, elle ne peut réaliser ce que pourtant elle s'efforce de découvrir, à savoir, la vérité de l'être. Dès lors, ce sera l'art seul qui pourra réaliser ou découvrir ce que la philosophie ne parvient pas à découvrir.

Ce que l'histoire de la philosophie nous donne à voir, c'est que c'est toujours ou l'art, ou la philosophie : elle affirme, que ce soit implicitement ou explicitement, l'alternative art/ philosophie.

Mais comment cela est-il possible, après nos analyses précédentes? N'avions-nous pas affirmé que tout passage entre les deux était rigoureusement impensable, impossible?

On trouve pourtant des philosophes poètes, comme Novalis, ou encore, Nietschze, qui, avec son Ainsi parlait Zarathoustra , a composé un "poème philosophique", qui trouvent que le meilleur moyen pour faire passer un contenu philosophique, est l'art, quoiqu'ait pu dire à ce sujet Hegel, pour qui certes, l'art a le même contenu que la philosophie, mais l'exprime dans une forme inférieure ou inadéquate -la forme adéquate étant le concept, donc, la philosophie.

De son côté, l'art prétend d'ailleurs de lui-même à remplacer ou du moins à faire pareil que la métaphysique : ainsi Kandisky, chef de file de l'art abstrait, écrit-il dans Du spirituel dans l'art, et dans la peinture en particulier , que l'art vise (seul) à une connaissance absolue des choses, à nous faire "voir" ce que les apparences sensibles nous cachent...

Le contenu de la philosophie est-il donc vraiment, comme nous le sous-entendions dans une première partie, par essence inadéquat à l'art comme méthode d'exposition? L'art ne serait-il pas au contraire le moyen privilégié pour faire passer le genre d'idées que le philosophe ou le métaphysicien veut faire passer?

C'est en tout cas l'avis de Carnap, positiviste logique, qui estime, dans son essai intitulé Le dépassement de la métaphysique par l'analyse logique du langage (1929), que, en tant que le philosophe essaie de transmettre sa vision du monde, ou son sentiment à l'égard du monde, il ne peut que s'opposer à la science, et par conséquent ne peut qu'être rangé dans le domaine de l'art. La philosophie n'est pas moins rigoureuse que l'art, et l'art, une fois encore, fait mieux que la philosophie...

Mais interrogeons-nous donc sur cette alternative art/philosophie que nous rencontrons sans cesse dans l'histoire de la philosophie : d'où vient-elle? Que signifie-t-elle? -En tout cas, elle ne nous paraît pas "évidente", étant donné notre première détermination des deux termes. En fait, il nous semble que, comme le dit si bien Danto, nous sommes ici en présence d'un "assujettissement philosophique de l'art", ou encore, de l'emprise de la métaphysique sur l'art.

A- L'alternative art et philosophie n'est pas évidente, et a pour origine la philosophie.

La conséquence de ce qui s'avèrera être, à l'analyse, un assujettissement, nous semble devoir mener à une critique de l'attitude de la philosophie à l'égard de l'art et également à remarquer l'incapacité majeure de la philosophie à penser l'art: la philosophie rate la spécificité de l'art.

De plus, peut-être l'art est-il victime de cet assujettissement, comme on peut le voir aujourd'hui : c'est comme si les artistes étaient jaloux des philosophes, ou croyaient qu'ils devaient faire un art philosophique. Le risque, outre la perte de la spécificité de l'art chez les artistes eux-mêmes, nous semble être aussi que cela peut mener à un certain appauvrissement de l'art.

En effet, si l'art et la philosophie sont hiérarchisés et interchangeables, c'est qu'on les réfère tous deux à un même but, critère, ou domaine. Mais de quel droit? Pourquoi seraient-ils du même domaine? Pourquoi ne pas reconnaître leur différence et ce, positivement?

Ce n'est que parce que la philosophie juge l'art en y important ses propres concepts, en ne voulant pas les mettre de côté, qu'elle méprise l'art -mais aussi parfois, comme nous l'avons vu avec les romantiques, le loue. Ainsi l'art du philosophe, ou l'art dont nous parle la philosophie, ne paraît pas vraiment "accepter" sa spécificité, jusqu'à rater l'expérience esthétique. Le philosophe parlant sur l'art ne s'intéresse en fait pas à l'art -du moins son art nous paraît bien être transformé pour plaire aux lunettes philosophiques. La philosophie ne peut que rater l'art en voulant y retrouver ce qui pour elle a de la valeur. La philosophie prétend déterminer le statut de l'art en cherchant sa distance ou proximité avec les valeurs suprêmes de la philosophie -ce qui revient à le penser "du dehors".

Cela a mené Platon à déprécier l'art, comme nous l'avons vu : c'est bien la philosophie qui institue le "manque d'être" de l'art. Dans les hiérarchies des formes d'art faites par les philosophes, comme par exemple chez Kant et Hegel, on trouve toujours, comme par hasard, la poésie ou la littérature en haut de la hiérarchie ; d'ailleurs quand les philosophes veulent remplacer la philosophie par l'art, ce sont ces deux arts qui sont alors investis...

Ici, il nous paraît intéressant de référer à la thèse exposée par Heidegger dans L'origine de l'oeuvre d'art (in Chemins qui ne mènent nulle part ). En effet, selon Heidegger, l'essence de l'art est de faire advenir la vérité de ce qui est. Or ici, nous retrouvons toutes les stigmates de ce que nous appelons avec Danto, l'assujettissement philosophique de l'art.

En effet, d'abord, Heidegger réfère l'art à la vérité, ce qui rappelle l'attitude originaire de Platon ; seulement ici l'art surpasse en ceci la philosophie puisque la philosophie s'est révélée être, dans ses autres écrits, incapable de mener à bien sa tâche. D'ailleurs, Heidegger dit lui-même dans les éclaircissements qui se trouvent à la fin de cet essai, que "la méditation sur ce qu'est l'art est entièrement et décisivement déterminée par la seule question de l'être". On le voit bien tout au long de cet essai : la question de l'essence de l'art permet de reposer les questions, mal posées et mal résolues jusqu'alors par la métaphysique occidentale (cf.son analyse de la choséité de la chose, à laquelle l'oeuvre d'art -celle de Van Gogh- permet de répondre mieux que toutes les théories philosophiques en vigueur), de l'essence de l'être, et de l'essence de la vérité.

On voit donc bien ici que ce qui intéresse le philosophe dans l'art, est une résolution des problèmes philosophiques ou métaphysiques ; la preuve en est, semble-t-il, que son analyse du tableau de Van Gogh est plutôt pauvre et fantaisiste ... L'essai de Heidegger nous porte à penser que la promotion des arts au niveau d'une connaissance "extatique" scelle en réalité leur soumission au discours philosophique ; par là en tout cas on usurpe une description analytique des oeuvres d'art, acceptant leur richesse et leur diversité, et refusant de hiérarchiser les formes d'art -en refusant de dire, comme nous l'avons vu ci-dessus avec Kant et Hegel, qu'une forme d'art serait plus proche de ce qu'est, en son essence, l'art, qu'une autre (nous précisons que, une fois encore, l'art est par essence, pour Heidegger, "Poème").

L'opposition comme conflit ou combat pour "avoir la vedette" sur le plan de la vérité, entre art-philosophie est donc apparemment non évidente, elle vient de la philosophie. Mais la philosophie est-elle pour autant condamnée à dénigrer l'art, ou à refuser de voir sa spécificité? L'art et la philosophie sont-ils donc condamnés à ne pas communiquer entre eux, ou à être en conflit? Et si la philosophie nous a semblé être, ou du moins s'affirmer, anti-artistique par essence, l'art, de son côté, est-il par essence anti-philosophique?

B- L'art est-il par essence anti-philosophique ?

La philosophie, hormis évidemment les romantiques, nous semble en tout cas être injuste avec l'art, ou exagérer son côté "sensible" et par nature ou à jamais fermé à la philosophie.

En effet, il nous semble que l'histoire de l'art nous enseigne à reconnaître la présence (non accidentelle) de caractères soi-disant "spécifiques" à la philosophie, au sein de l'art ou de certains courants artistiques. Mis à part le fait que comme on l'a déjà dit, l'artiste lui-même déclare assez souvent que l'art a une fonction métaphysique, il nous semble encore avoir les mêmes vertus que ce par quoi nous avons défini la philosophie dans notre première partie : en effet, il semble y avoir une certaine vertu de mise à distance, non seulement du monde qui nous entoure, mais encore, des préjugés, et même, l'art permettrait de prendre conscience de nous-mêmes et du monde qui nous entoure -et cela, peut-être avec une plus grande intensité ou vivacité que la philsophie, dûe à son caractère de présence et à la place que peut y jouer l'ironie.

Ainsi par exemple le mouvement artistique que l'on a appelé "pop-art" permet de montrer la "vérité" de la société de consommation, d'une manière plus vivace que la philosophie ne saurait le faire, puisqu'elle nous le fait deviner en nous mettant à distance de cette expérience même ; par exemple, c'est la signification du geste de Warhol, qui a reproduit en plusieurs exemplaires des boîtes Brillo : il a voulu nous "faire voir" la société de consommation, nous faire réfléchir sur elle. Pour ce qui est de faire précisément prendre conscience de soi, de réfléchir, l'art abstrait de Reinhardt semble bien avoir pour but de permettre de permettre au spectateur de prendre conscience de soi-même à travers l'expérience artistique que ses tableaux suscitent.

De plus, par bien des aspects, l'art semble être philosophique, ou plutôt, faire ce que fait la philosophie de l'art. En tout cas, Danto, dans La transfiguration du banal ,, interprète l'art contemporain comme étant philosophique : cet art, selon lui, considère que sa tâche est avant tout d'élucider sa propre essence -qui, justement, consisterait dans cette élucidation même! On rappelera ici le geste de Duchamp ou encore, pour reprendre l'exemple privilégié de Danto, les "brushstrokes" de Lichtenstein : dans ces tableaux reproduisant les célèbres coups de peinture des néo-expressionistes, l'artiste ferait la critique de l'art, et réfléchirait sur les fondements de l'art : l'art réfléchit donc sur lui-même. L'art de notre siècle se réduirait à la question de sa propre identité. Essentiellement théorique, il n'a plus besoin de la philosophie.

Si par bien des côtés la thèse de Danto est juste, en ce que notamment elle nous permet de dire que l'art n'est pas anti-philosophique par essence, elle semble toutefois rater, elle aussi, la spécificité de l'art : pourquoi si l'art est philosophique essentiellement, continuerait-on à faire des oeuvres d'art? Pourquoi ne pas aller droit à l'essentiel? Il semblerait que sa thèse reconduise l'impasse consistant à dire que si l'art et la philosophie ont même contenu, ou que si l'art n'est en définitive rien d'autre que de la philosophie, alors, il ne sert à rien de faire des oeuvres d'art - ce serait même un signe de l'incapacité de l'artiste à maîtriser le domaine du conceptuel, etc. Il faudrait semble-t-il mesurer le propos de Danto, qui est, encore, le propos d'un philosophe, et reconnaître, plus modestement, que l'art n'est pas seulement un moyen d'expression sensible, comme Hegel lui-même le reconnaissait (op.cit.). Il est aussi, et pour une grande part, intellectuel.

D'abord en ce que l'artiste est un penseur, il réfléchit, et fait passer des idées -tout ne se passe pas dans la jouissance perceptive, comme d'ailleurs l'avait vu Kant dans sa théorie du plaisir esthéthique ou du jugement de goût -qui est justement un jugement.

Mais encore, en ce que l'artiste, notamment à travers toute la Renaissance, a toujours réfléchi sur son art, et écrit des théories sur son art, comme par exemple Léonard de Vinci.

Certes, la théorie ne pourra jamais remplacer l'oeuvre artistique, mais notre propos est de montrer ici que l'activité artistique est intellectuelle en même temps qu'esthétique. -Si bien qu'à proprement parler, le "vrai" concept de l'art auquel nous avons abouti pourrait permettre à terme de le réconcilier avec sa prétendue ennemie la philosophie...

Par là en effet, on peut déjà voir un quelconque rapprochement possible entre les deux. Nous ne pouvons que constater que l'histoire de la métaphysique et celle de l'art s'entre-croisent, et que sans cesse, philosophie et art se substituent l'un à l'autre ; on peut interpréter ce constat, sinon comme une preuve de leurs points communs, du moins comme le signe de leurs frontières plastiques et une invitation à ne pas trop vite les séparer.

Mais surtout, cela nous met sur la voie d'un réel rapport d'amitié ou de communication entre eux, au sens où on pourrait bien les voir coopérer entre eux.

C'est, il semble bien, ce qui se passe dans l'art contemporain. Aujourd'hui plus que jamais, l'art nous paraît être un appel à philosopher, comme peut-être il l'aura toujours été, quoiqu'ait pu en dire Platon -qui vraisemblablement en a fait lui-même pour la première fois l'expérience!

Il nous semble très important de reconnaître un rapprochement possible, en ce que nous avons des expressions d'idées, et que nous avons aussi une communication possible, et souvent, effective, comme nous l'avons vu, entre eux ; mais il faut se garder de vouloir porter sur ces domaines d'activité à part entière un jugement de valeur, afin de garder leur spécificité?

Si l'oeuvre d'art est esthétique, et à ce titre, présentation sensible (de choses, de personnages, et de situations), elle ne s'en adresse pas moins même si à proprement parler elle est non conceptuelle, à la pensée et à la réflexion. Il est donc exagéré de référer l'art aux valeurs de la philosophie, comme si elle avait même but et contenu, mais seulement une forme différente, mais il est tout aussi exagéré de les opposer ou de les hiérarchiser. Disons avec Kant que l'art est essentiellement un jeu avec les concepts, alors que la philosophie les prend au sérieux... Art et philosophie semblent à même de faire travailler notre esprit, s'adressent essentiellement à notre esprit ou à notre entendement, et c'est sans doute pour cela que parfois l'art ou la philosophie transgresse ses limites... (chacun a beaucoup à apprendre de l'autre).

Même si dire de l'art contemporain qu'il est philosophique est peut-être exagéré, et ne signifie en fait, plus modérément, que l'art porte de plus en plus à penser pour la philosophie, on peut en déduire qu'il y a une communication évidente entre les deux, et que l'un accompagne l'autre de manière non conflictuelle. Peut-être est-ce un signe, non de la mort de l'art, mais de ce que leurs existences sont nécessairement liées l'une à l'autre (n'avons-nous pas vu que leurs destins étaient liés?). Art et philosophie sont tous les deux en crise, et cherchent, apparemment, à la résoudre en commun, ou du moins en se tournant vers son "autre". Peut-être pourrait-on dire ici après tout que leurs racines sont tellement communes que quand dans une sphère, on n'arrive pas à mener à bien son entreprise, on recourt spontanément (mais sans trop savoir pourquoi) à l'autre...

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L'art - dissertations de philosophie

  • L’activité artistique peut-elle ne pas viser la beauté ?
  • L’artiste donne-t-il quelque chose à comprendre ?
  • L’art n’obéit-il à aucune règle ?
  • L’art peut-il se passer d’une maîtrise technique ?
  • L’art transforme-t-il notre conscience du réel ?
  • Défendez l'hypothèse selon laquelle l'art est un besoin et non un luxe
  • A quoi sert la culture ?
  • Art et Philosophie
  • Des artistes, pour quoi faire ?
  • Est-ce faire honneur à la Beauté que de la traiter comme un symbole ?
  • Est-ce le regard du spectateur qui fait l'oeuvre d'art ?
  • Est-ce un devoir pour l’homme d’être cultivé ?
  • Faut-il être connaisseur pour apprécier une oeuvre d'art ?
  • Faut-il être cultivé pour apprécier une oeuvre d'art ?
  • La beauté n’est-elle qu’apparence ?
  • Philosophie bac 2025
  • L'existence humaine et la culture. Bac de philosophie 2025

L'art,le beau, la création,la technique. A t'il pour fonction d'être beau?Peut-il se passer de maîtrise technique?Choisit-on d'être artiste?

- lexiques citations, définitions. qu’est-ce que l’art imitation, dévoilement-l'œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique - désacralisation-.

Premier lieu commun : L'artiste doit imiter la nature.

Deuxième lieu commun : Une œuvre d'art doit représenter quelque chose, être figurative !

Troisième lieu commun : Produire une œuvre d'art réclame un savoir-faire technique.

Quatrième lieu commun : L'art c'est forcément beau Cette idée rejoint une définition classique de l'art.

Cinquième lieu commun : L’art, "Ça ne sert à rien !"

Le goût peut-il être instrument de discernement esthétique?

Questionnaire bac sur l'art pour réviser 

Faut-il être cultivé pour apprécier l'art?

Une oeuvre d'art a t'-elle toujours un sens?

Peut-on être insensible à l’art ?

Peut on reprocher à une œuvre d’art de ne rien vouloir dire?

Les œuvres d’art éduquent-elles notre perception?

Pouvons-nous parler objectivement lorsqu'il s'agit d'une oeuvre d'art ?

L'art peut-il se passer de règles? Corrigé 1  -  Corrigé 2  

Hume, extrait De la norme du goût. pourquoi l’expérience esthétique faite d’un point de vue singulier fausse-t-elle le goût ?

Manuel de philosophie : les textes de référence sur le thème de l'art au bac de philosophie, toutes séries, l’art : lexique de définitions pour bien comprendre les concepts.

ART, ARTISTE 

  En latin «  ars  », désignait «  l‘habileté acquise par l’étude ou la pratique  ». Le mot peut donc s’appliquer à  toutes les activités humaines qui impliquent la maitrise d’un savoir faire codé  : art de la guerre, art oratoire, art d’être ceci ou cela…

  Au XVIème et  au  XVIl ème  siècle, le nom de celui qui pratique les arts est  artisan . (de l’italien  artigiano .)

  Ce n’est que depuis le  XVIIIème   siècle et parallèlement à l’apparition du mot « technique » que l’art est qualifié par le terme   « beaux-arts .  C’est donc au XVIIIème siècle que la  distinction entre artiste et artisan  commence à se faire.  

Beau :  valeur à laquelle renvoie le jugement esthétique

Esthétique :  étymologiquement, esthétique vient du grec « aisthétiko » qui signifie ce que les sens peuvent percevoir. Le mot esthétique s’emploie couramment comme synonyme de beau. Art : le terme art (ars en latin traduit le mot grec technè) désigne aussi bien la technique, le savoir faire que la création artistique, la recherche du beau. L’art vise la création du beau. Il s’affranchit de l’utile et d’une fin déterminée à l’avance. 

Laid : désagréable à la vue, à l’esprit. Qui inspire le dégoût, qui est méprisable

TECHNIQUE :

Du grec  “ tecknè “ ,  “art, habileté” . 

    D’abord synonyme  d’art  au sens de  savoir faire  dont la mise en œuvre permet  d’obtenir volontairement un résultat déterminé .

    La technique :vise  l’utilité et l’efficacité .

    La technique permet la maitrise de la nature par l’homme posant du même coup    l’irréversibilité de ses progrès.

     L’outil  est devenu le  médiateur entre l’homme et la nature . Les outils sont les prolongements du corps de l’homme. Ce qui lui permet de survivre (cf. Mythe de Prométhée ). Ces outils sont aussi un moyen de se rendre «  comme maitre et possesseurs de la nature  »( Descartes ).

Dans le champ de l’art, le terme de  technique  recoupe au moins quatre définitions distinctes,   il désigne :

les matériaux employés dans la réalisation de l’objet exposé 

le savoir faire artisanal de l’artiste

une simple manière de procéder,   qui ne suppose pas nécessairement l’acquisition d’un savoir-faire particulier.   (certaines techniques    compromettent la spontanéité d’un geste ou entravent les possibilités de découvertes accidentelles).

Enfin, renvoyant aux productions industrielles, la technique désigne l’ensemble des machines

Exercices, questionnaires, quiz de philosophie pour réviser "l'art". Progressez avec les quiz

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Qu’est-ce que l’art ?

Emmanuel Kant (1724-1804) Philosophe allemand.  La Critique de la faculté de juger  s’intéresse, en particulier, au jugement de goût, dont l’objet est l’œuvre d’art. 

 En droit on ne devrait appeler art que la production par liberté, c’est-à-dire par un libre arbitre qui met la raison au fondement de ses actions. On se plaît à nommer une œuvre d’art le produit des abeilles (les gâteaux de cire régulièrement construits), mais ce n’est qu’en raison d’une analogie avec l’art ; en effet, dès que l’on songe que les abeilles ne fondent leur travail sur aucune réflexion proprement rationnelle , on déclare aussitôt qu’il s’agit d’un produit de leur nature (de l’instinct), et c’est seulement à leur créateur qu’on l’attribue en tant qu’art.

 Emmanuel Kant, Critique de la faculté de juger (1750)

Pour qu’il y ait « art », il faut qu’il y ait intention. Les abeilles n’ont pas une intention. Elles fabriquent ce que pour quoi elles sont programmées. Elles ne savent rien faire d’autre. .  C’est une activité innée et non une manifestation de l’esprit. Pour Kant, on ne peut donc « appeler art » que la production par liberté ».

 « Parmi les choses qu’on ne rencontre pas dans la nature, mais seulement dans le monde fabriqué par l’homme, on distingue entre objets d’usage et œuvres d’art ; tous deux possèdent une certaine permanence qui va de la durée ordinaire à une immortalité potentielle dans le cas de l’œuvre d’art. En tant que tels, ils se distinguent d’une part des produits de consommation, dont la durée au monde excède à peine le temps nécessaire à les préparer, et d’autre part, des produits de l’action, comme les événements, les actes et les mots, tous en eux-mêmes si transitoires qu’ils survivraient à peine à l’heure ou au jour où ils apparaissent au monde, s’ils n’étaient conservés d’abord par la mémoire de l’homme, qui les tisse en récits, et puis par ses facultés de fabrication. Du point de vue de la durée pure, les œuvres d’art sont clairement supérieures à toutes les autres choses; comme elles durent plus longtemps au monde que n’importe quoi d’autre, elles sont les plus mondaines des choses. Davantage, elles sont les seules choses à n’avoir aucune fonction dans le processus vital de la société; à proprement parler, elles ne sont pas fabriquées pour les hommes, mais pour le monde, qui est destiné à survivre à la vie limitée des mortels, au va-et-vient des générations. Non seulement elles ne sont pas consommées comme des biens de consommation, ni usées comme des objets d’usage: mais elles sont délibérément écartées des procès de consommation et d’utilisation, et isolées loin de la sphère des nécessités de la vie humaine. »           

Hannah Arendt , La Crise de la culture

Quiz ton bac philo Exercices pour la classe de terminale. L'art et la technique

Quiz bac philosophie, l'art, la technique. existence humaine/culture.

Quiz ton bac philo Exercices pour la classe de terminale Support cours : l'art, la technique. Existence humaine/Culture

Questionnaire sur l'art

Les réponses aux questions sont données  - Le document comprend 44 questions réponses

Quiz bac dissertation de philo sur le thème de l'art, l'idée de beau

  • Quiz ton bac philo Exercices pour la classe de terminale -  l'art, la technique. Existence humaine/Culture
  • Support cours et dissertation :
  • L'art a t'-il pour fonction d'être beau? Avons-nous besoin de l'art pour nous faire une idée du beau?  

Kant nous disait que l'art n'est pas «la représentation d'une belle chose mais la belle représentation d'une chose».

La beauté naturelle et la beauté artistique Emmanuel Kant (1724-1804) Philosophe allemand.  La Critique de la faculté de juger  s’intéresse, en particulier, au jugement de goût, dont l’objet est l’œuvre d’art. 

Il existe deux espèces de beauté la beauté libre ou la beauté simplement adhérente. La première ne présuppose aucun concept de ce que l’objet doit être ; la seconde suppose un tel concept et la perfection de l’objet d’après lui. Les beautés de la première espèce s’appellent les beautés (existant par elles-mêmes) de telle ou telle chose ; l’autre beauté, en tant que dépendant d’un concept (beauté conditionnée), est attribuée à des objets compris sous le concept d’une fin particulière.

Des fleurs sont de libres beautés naturelles. Ce que doit être une fleur, peu le savent hormis le bota­niste et même celui-ci, qui reconnaît dans la fleur l’organe de la fécondation de la plante, ne prend pas garde à cette fin naturelle quand il en juge suivant le goût. [..,]

Dans l’appréciation d’une libre beauté (simple­ment suivant la forme) le jugement de goût est pur, On ne suppose pas le concept de quelque fin pour laquelle serviraient les divers éléments de l’objet donné et que celui-ci devrait ainsi représenter, de telle sorte que [par cette fin] la liberté de l’imagina­tion, qui joue en quelque sorte dans la contempla­tion de la figure, ne saurait qu’être limitée.

Emmanuel Kant, Critique de la faculté de juger, Éd. Vrin, 1974

Kant distingue deux types de beauté :

  • L’une,  la beauté libre , ne dépend d’aucun but.  Sa beauté n’est pas liée à sa fonction . C’est une beauté purement esthétique. (La beauté naturelle sera donc plus souvent une beauté libre .(Oiseaux, crustacés..)  Mais même dans ce cas, si on s’intéresse à la fonction, il ne s’agit plus alors de beauté libre 
  • L’autre,  la beauté adhérente , ne peut pas être pensée indépendamment de sa fin ou de sa fonction. Plus loin dans le texte, Kant donne l’exemple d’une église. Pour lui, la beauté du lieu ne peut pas être détachée de sa fonction (la prière) et de son but.

Donc pour lui,  la beauté naturelle est supérieure à la beauté artistique  car elle est purement esthétique tandis qu’il y a une part de plaisir lié à la connaissance dans l’œuvre artistique

L'art et le goût :  notions essentielles à maîtriser

Le goût comme instrument de discernement esthétique

Si la production artistique a pour fonction d'être belle alors l'art serait affaire de goût, le beau serait la finalité

. Pour reprendre les mots de Kant, nous dirons que l'art n'est pas la représentation d'une belle chose, mais la belle représentation d'une chose.

Si le beau comme finalité esthétique suppose l'authenticité et la liberté de l'artiste alors l'art est plus qu'une affaire de goût.

Marcel Duchamp affirme que, «le grand ennemi de l'art, c'est le bon goût . L'artiste n'a pas à se préoccuper des modes des goûts et des notions du beau qui prédominent dans une société»

Quête non pas du beau mais de liberté et d'authenticité.

D'un point de vue synthétique, on peut supposer que l'art est

une affaire de goût

cependant l'artiste doit être libre de créer, donc non contraint de suivre les règles fixes des canons esthétiques.

Le goût selon Kant

Le goût est l'instrument de discernement esthétique

. Dans sa Critique de la faculté de juger, Kant étudie le goût selon quatre points

1 – Le goût du point de vue de la qualité

Le beau est l'objet d'une satisfaction désintéressée. Il se rapporte aux sentiments de plaisir et de peine.

2 – Le goût du point de vue de la quantité

Est beau ce qui plaît universellement sans concept.

3 – Le goût du point de vue de la relation à une fin

La beauté est définie comme la forme de la finalité d'un objet en tant qu'elle est perçue en celui-ci sans représentation d'une fin. C'est la définition de la beauté comme finalité sans fin, formelle.

4 – Le goût du point de vue de la modalité du jugement de goût

«Est beau ce qui est reconnu sans concept comme objet d'une satisfaction nécessaire».

En rapport avec la question de savoir si le goût peut ou non être un instrument de discernement esthétique, nous vous proposons d'étudier la question kantienne du jugement de goût : Allons plus loin  Le goût est l'instrument de discernement esthétique, la capacité de reconnaître le beau, de porter un jugement. Dans sa Critique de la faculté de juger, Kant étudie le goût comme une exposition et une déduction transcendantale du jugement qui pose qu'une chose est belle. Il en pose quatre aspects : 1 – Le goût du point de vue de la qualité La première définition est déduite de la qualité du jugement de goût. Le beau est l'objet d'une satisfaction désintéressée. Il se rapporte aux sentiments de plaisir et de peine. Dans le goût, le sujet ne porte pas de jugement sur l'objet. Il est juste affecté par une représentation. Il y a un plaisir pur qui n'est pas lié à l'existence de l'objet par opposition à la notion d'agréable relativement à la consommation d'un objet. 2 – Le goût du point de vue de la quantité

Est beau ce qui plait universellement sans concept. C'est la conséquence de notre point précédent., puisque la satisfaction donnée par la représentation de l'objet est libre de tout intérêt, celui qui juge est amené à attribuer à chacun une semblable satisfaction qui ne constitue pas une connaissance objective mais elle est valable pour tous. L'art est affaire de goût qui relève d'un jugement esthétique du point de vue de la quantité qui nous révèle une universalité subjective et qui nous sépare de l'agréable. Lorsque dans un jugement réfléchi on dit qu'un chose est belle, on juge aussi pour autrui, nous avons donc une universalité subjective et cela nous permet d'échapper à l'empirisme, car cette universalité est une idée. 3 – Le goût du point de vue de la relation à une fin

La beauté est définie comme la forme de la finalité d'un objet en tant qu'elle est perçue en celui-ci sans représentation d'une fin. C'est la définition de la beauté comme finalité sans fin, formelle. Cela nous informe sur le principe transcendantal du goût . La finalité qui sert de principe au goût est une finalité subjective, formelle. Si la finalité admettait une fin elle ferait dépendre la beauté de l'agréable. Il n'y a pas de finalité objective. 4 – Le goût du point de vue de la modalité du jugement de goût «Est beau ce qui est reconnu sans concept comme objet d'une satisfaction nécessaire». La nécessité du jugement esthétique est une nécessité exemplaire, tous doivent adhérer à un jugement qui apparaît comme un exemple d'un règle que l'on ne peut énoncer. Le quatrième moment de l'analytique du jugement de goût permet de définir l'art comme une affaire de goût au sens où le goût est vu comme la faculté de juger d'un objet en rapport avec la libre légalité de l'imagination.

A consulter 

Dans ce cours = Repérage et analyse des distinctions conceptuelles autour des corrigés des sujets suivants :

Commentaire philosophique  : De la norme du goût, Hume 

L'art est-il une imitation? Aristote, Platon et Hegel

L'art n'est pas une imitation. Il n'est pas fidèle à la nature comme l'art de la photographie par exemple.

Malraux, «de même qu'un musicien aime la musique et non les rossignols, un poète des vers et non les couchers de soleil, un peintre n'est pas d'abord un homme qui aime les figures et les paysages. C'est un homme qui aime les tableaux. Malraux nous montre qu'un jeune peintre commence par imiter, mais par imiter les toiles de ses maîtres, et non pas la nature, avant de trouver sa manière propre de peindre;

Donc l'art serait une transposition et non pas un reflet du réel. Cela fait de la création, une recréation.

La poésie* semble bien devoir en général son origine à deux causes, et deux causes naturelles. Imiter est naturel aux hommes et se manifeste dès leur enfance (l’homme diffère des autres animaux en ce qu’il est très apte à l’imitation et c’est au  moyen de celle-ci qu’il acquiert ses premières connaissances) et, en second lieu, tous les hommes prennent plaisir aux imitations.

Un indice est ce qui se passe dans la réalité : des êtres dont l’original fait peine à la vue, nous aimons à en contempler l’image exécutée avec la plus grande exactitude ; par exemple les formes des  animaux les plus vils et des cadavres.

Une raison en est encore[1] qu’apprendre est très agréable non seulement aux philosophes mais pareillement aussi aux autres hom­mes ; seulement ceux-ci n’y ont qu’une faible part. On se plaît à la vue des images parce qu’on apprend en les regardant et on déduit ce que représente chaque chose, par exemple que cette figure c’est un tel[2]. Si on n’a pas vu auparavant l’objet représenté, ce n’est plus comme imitation que l’oeuvre pourra plaire, mais à raison de l’exé­cution, de la couleur ou d’une autre cause de ce genre.

Aristote , Poétique , 4, 1448 b, Éd. Les Belles Lettres,

[1] Une raison en est encore : l’exemple qui précède constitue une première explication du plaisir lié à l’imitation.

[2] Cette figure c’est un tel : le même thème est repris dans Rhétorique, livre I, ch. 11, § XXIII (LGF, 1991). » Comme il est agréable d’apprendre et de s’étonner […] il en résulte nécessairement que ce qui est imitation l’est aussi […] ce n’est pas le sujet qui plaît mais plutôt le raisonnement qui fait dire :” c’est bien cela “, et par suite duquel il arrive qu’on apprend quelque chose. »

l’esthétique de la   mimesis   n’a jamais été une invitation à reproduire le réel

  propos aristotélicien = « l’art imite la nature ou l’achève» signifie que l’artiste doit être un aussi bon artiste que la nature pour porter à l’expression ce qu’il cherche à en montrer. Or pour rivaliser avec la nature, il faut savoir lui être infidèle. Le corps humain n’a jamais eu les proportions de la statuaire grecque mais ce sont ces proportions qui en montrent la force et l’harmonie.

L’art est un mensonge qui dit la vérité (il ne s'agit pas d'une fidèle reproduction, elle suppose transposition, idéalisation)= l'imitation est naturelle aux hommes, elle apporte selon Aristote plaisir et connaissance par opposition à Platon.  

la mimèsis est condamnée par Platon dans La République, livre III, 393-398, et livre X, 595-608

Pour Platon ,  l’art reste l’illusion d’une  illusion. Platon critique l’art en tant que copie – il vaut moins que son original – et en tant que discours enchanteur – il nous ment. L’art nous éloigne donc du Vrai et du Bien. Dans Les Lois, il recommande même de « chasser les poètes de la cité ». Mais s’il approuve la censure, il ne rejette pas tous les arts : formé à l’école de Pythagore qui trouva les lois de l’harmonie, il estime que la musique a une grande valeur pédagogique et qu’elle élève l’âme.  

 Socrate – Il y a donc trois espèces de lit ; l’une qui est dans la nature, et dont nous pouvons dire, ce me semble, que Dieu est l’auteur ; à quel autre, en effet, pourrait-on l’attribuer ?

Glaucon – A nul autre Socrate – Le lit du menuisier en est une aussi Glaucon – Oui Socrate – Et celui du peintre en est encore une autre, n’est-ce pas ? Glaucon – Oui Socrate – Ainsi le peintre, le menuisier, Dieu, sont les trois ouvriers qui président à la façon de ces trois espèces de lit. […] Donnerons-nous à Dieu le titre de producteur de lit, ou quelqu’autre  semblable ? Qu’en penses-tu ? Glaucon – Le titre lui appartient, d’autant plus qu’il a fait de lui-même et l’essence du lit, et celle de toutes les autres choses. Socrate – Et le menuisier, comment l’appellerons-nous ? L’ouvrier du lit, sans doute ? Glaucon – Oui Socrate – A l’égard du peintre, dirons-nous aussi qu’il en est l’ouvrier ou le producteur ?  Glaucon – Nullement Socrate – Qu’est-il donc par rapport au lit ? Glaucon – Le seul nom qu’on puisse lui donner avec le plus de raison, est celui d’imitateur de la chose dont ceux-là sont ouvriers.  […] Socrate – Le peintre se propose-t-il pour objet de son imitation ce qui, dans la nature, est en chaque espèce, ou plutôt ne travaille-t-il pas d’après les œuvres de l’art ?  Glaucon – Il imite les œuvres de l’art.(…)

Socrate – Pense maintenant à ce que je vais dire ; quel est l’objet de la peinture ? Est-ce de représenter ce qui est tel, ou ce qui paraît, tel qu’il paraît ? Est-elle l’imitation de l’apparence, ou de la réalité ? Glaucon – De l’apparence. Socrate – L’art d’imiter est donc bien éloigné du vrai ; et la raison pour laquelle il fait tant de choses, c’est qu’il ne prend qu’une petite partie de chacune ; encore ce qu’il en prend n’est-il qu’un fantôme. Le peintre, par exemple, nous représentera un cordonnier, un charpentier, ou tout autre artisan, sans avoir aucune connaissance de leur métier ; mais cela ne l’empêchera pas, s’il est bon peintre, de faire illusion aux enfants et aux ignorants, en leur montrant du doigt un charpentier qu’il aura peint, de sorte qu’ils prendront l’imitation pour la vérité.  Glaucon – Assurément.

 Platon, La République

Dans ce texte extrait de La République, Platon inventorie 3 formes de lits :

a)L’Idée du lit, dans le monde Intelligible (dimension divine)C’est le lit absolu. Le « vrai » lit. (Il n’en existe qu’une seule forme)

b) Le lit de l’artisan, le lit de l’artisan traduit dans la matière le lit idéal. Il imite la forme Il n’est lit que par ressemblance avec l’Idée du lit . (Il  en existe plusieurs formes).Mais il garde unlien avec « l’essence » du lit idéal

c)Le lit de l’artiste n’est plus un lit puisqu’il ne représente qu’ « une petite partie du lit ». C’est une imitation de l’apparence du lit de l’artisan qui est déjà lui-même une apparence. Le lit de l’artiste n’a donc plus rien à voir avec l’essence du lit. Le lit de l’artiste imite l’apparence sensible. Aussi on ne pourra atteindre l’idée du lit grâce au lit de l’artiste

 En fait, la représentation du lit par l’artiste nous égare, nous trompe, nous éloigne de la vérité du lit. C’est pourquoi l’artiste représente un danger. 

Hegel souligne l’insuffisance du concept d’imitation pour penser l’essence de l’art.

•     idée inutile car il n’y a aucune raison à vouloir représenter ce qui existe déjà et parce que le résultat ne peut être qu’inférieur à l’original   (Hegel reprend en un sens la critique de Platon) ; •    l’invention y est absente  

  L’art comme « caricature de la vie ».

En indiquant qu’un art qui vise l’imitation n’est qu’une caricature de la vie, Hegel souligne l’imperfection de toute imitation par rapport à la réalité. L’artiste ne peut pas, par ses propres moyens techniques, parvenir à reproduire ce que fait la nature, la vie, et qui est perceptible par tous les sens

C’est un vieux précepte que l’art doit imiter la nature ; on le trouve déjà chez Aristote. Quand la réflexion n’en était encore qu’à ses débuts, on pouvait bien se contenter d’une idée pareille ; elle contient toujours quelque chose qui se justifie par de bonnes raisons et qui se révélera à nous comme un des moments de l’idée ayant, dans son développement, sa place comme tant d’autres moments.

      D’après cette conception, le but essentiel de l’art consisterait dans l’imitation, autrement dit dans la reproduction habile d’objets tels qu’ils existent dans la nature, et la nécessité d’une pareille reproduction faite en conformité avec la nature serait une source de plaisirs. Cette définition assigne à l’art un but purement formel, celui de refaire une seconde fois, avec les moyens dont l’homme dispose, ce qui existe dans le monde extérieur, et tel qu’il y existe. Mais cette répétition peut apparaître comme une occupation oiseuse et superflue, car quel besoin avons-nous de revoir dans des tableaux ou sur la scène, des animaux, des paysages ou des événements humains que nous connaissons déjà pour les avoir vus ou pour les voir dans nos jardins, dans nos intérieurs ou, dans certains cas, pour en avoir entendu parler par des personnes de nos connaissances ? On peut même dire que ces efforts inutiles se réduisent à un jeu présomptueux dont les résultats restent toujours inférieurs à ce que nous offre la nature. C’est que l’art, limité dans ses moyens d’expression, ne peut produire que des illusions unilatérales, offrir l’apparence de la réalité à un seul de nos sens ; et, en fait, lorsqu’il ne va pas au-delà de la simple imitation, il est incapable de nous donner l’impression d’une réalité vivante ou d’une vie réelle : tout ce qu’il peut nous offrir, c’est une caricature de la vie.

Hegel,Esthétique, Introduction : Chap. I, Section II, §. 1,tr. fr. S. Jankélévitch, éd. Champs Flammarion, pp. 34-35

HLP -La mimèsis comme pouvoir de la parole-Aristote, Platon-De l'agréable à l 'horreur.Une ekphrasis : le bouclier d’Achille

La mimèsis, pouvoir de la parole-Aristote, Platon-De l'agréable à l 'horreur.Une ekphrasis : le bouclier d’Achille- Le Vase, Hérédia. PHILOSOPHIE La finalité visée par la tragédie- relation divine menacée par l’hybris du héros-Humanités, littérature, philosophie bac 2021 Semestre 1 1ère : Les pouvoirs de la parole

Les fonctions de l'art - L'art comme dévoilement- L'Œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique - Désacralisation de l'art

Pour Bergson , comme pour Proust, l'art est un dévoilement, l'artiste est un révélateur, il révèle, il donne à voir.  Mais s’il révèle ce qui est, c’est que ce que l’artiste donne à voir ce n’est donc pas une invention, ce n’est pas une réalité qu’il réinvente : L’art renvoie à l’expérience humaine universelle.

« A quoi vise l’art, sinon à nous montrer, dans la nature et dans l’esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notre conscience? Le poète et le romancier qui expriment un état d’âme ne le créent certes pas de toutes pièces ; ils ne seraient pas compris de nous si nous n’observions pas en nous, jusqu’à un certain point, ce qu’ils nous disent d’autrui. Au fur et à mesure qu’ils nous parlent, des nuances d’émotion et de pensée nous apparaissent qui pouvaient être représentées en nous depuis longtemps mais qui demeuraient invisibles telle l’image photographique qui n’a pas encore été plongée dans le bain où elle se révélera. Le poète est ce révélateur. […]

Remarquons que l’artiste a toujours passé pour un «idéaliste ». On entend par là qu’il est moins préoccupé que nous du côté positif et matériel de la vie. C’est, au sens propre du mot, un «distrait ». Pourquoi, étant plus détaché de la réalité, arrive-t-il à y voir plus de choses? On ne le comprendrait pas, si la vision que nous avons ordinairement des objets extérieurs et de nous-mêmes n’était une vision que notre attachement à la réalité, notre besoin de vivre et d’agir, nous a amenés à rétrécir et à vider. De fait, il serait aisé de montrer que, plus nous sommes préoccupés de vivre, moins nous sommes enclins à contempler, et que les nécessités de l’action tendent à limiter le champ de la vision.

Henri Bergson . La pensée et le mouvant, 1938. PUF, Quadrige1990. p.149 à 151.

« Par l’art seulement nous pouvons sortir de nous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n’est pas le même que le nôtre, et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu’il peut y avoir dans la lune. Grâce à l’art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous voyons le monde se démultiplier, et, autant qu’il y a d’artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres que ceux qui roulent à l’infini, et, bien des siècles après que s’est éteint le foyer dont il émanait, qu’il s’appelât Rembrandt ou Vermeer, nous envoient encore leur rayon spécial ».   Marcel Proust, (1871-1922), in Recherche du temps perdu (1927)

En s’appuyant sur l’étude du pop art, et singulièrement des travaux d’Andy Warhol, Arthur Danto, philosophe américain, a questionné la création artistique

Quelle est la différence entre les œuvres d’art et les objets qui nous entourent ? Comment comprendre la différence entre l'art et les produits fonctionnels ?

«?Les œuvres d’art sont des significations incarnées?», conclut-il, toute œuvre est une matière à interpréter.

Pour Danto, l’art est une «?pensée visuelle?». L'objet est une œuvre après l'acte d'interprétation. C'est par l'interprétation que l'on donne une identité à l'objet. L'interprétation est un processus de transformation, d'un statut = une certaine théorie de l'art. C'est cette théorie qui fait entrer l'objet dans le monde de l'art.

Andy Warhol

Campbell's Soup Cans 1962

Objet emblématique d'une société de consommation qui érige en icône n'importe quel objet, même le plus banal comme c'est le cas ici, la boîte de conserve pour soupe. Elle est consacrée comme une œuvre d'art, elle est admirée indépendamment de son usage pratique, elle est consommée en série. On a l'idée de fétichisme car la collection des boîtes de conserve y ressemble. Il s'agit de posséder des objets, cela répond à un désir de maîtrise totale. Donc, la Campbell's Soup Can devient un objet mythique. L'objet fétiche participe à l'élaboration d'un mythe dans l'inconscient. L'objet ordinaire devient une icône parfaite, reproductible à son tour indéfiniment. L'objet devient esthétique. Il devient un système complexe de signes. On aime l'objet non pour ce qu'il est mais pour ce qu'il signifie, ce qu'il représente, symbolise, d'où sa puissante attraction. La Campbell 's Soup Can esst consacrée en tant qu'objet d'art. La boîte de conserve est sublimée, elle devient une icône moderne. L'objet courant et banal devient un objet culte, un signe, un objet d'art.

L'Œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique

Walter benjamin, essai rédigé en 1935 et publié à titre posthume en 1955.

Le philosophe  Walter Benjamin  s’est intéressé à cette question de la reproduction des œuvres d’art dans son texte L’Œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique (1936). Il y montre en effet comment la reproduction technique ruine l’idée même d’authenticité de l’œuvre d’art, c’est-à-dire son caractère unique.

Il évoque la déperdition de l'aura. Les œuvres issues de techniques de reproduction de masse comme la photographie ont participé de la déperdition de l'aura propre de l'oeuvre unique à cause de la reproductibilité et des sous-modèles. Cela annonce un changement de statut de l'oeuvre d'art. Elle est privée de ses ornements classiques, elles perdent leur caractère sacré = ex, le Pop Art = fabrication industrielle d'artefacts. On peut parler de désincarnation de l'oeuvre d'art

Walter Benjamin fait sa réflexion autour de trois axes, la reproduction technique et ses conséquences sur l'art, l'image cinématographique et enfin le cinéma, art de masse. Les techniques de reproduction sont des nouvelles techniques qui s'affirment comme de nouvelles formes d'art. Mais ce qui se perd dans l'oeuvre d'art c'est l'aura de l'oeuvre, c'est-à-dire, «son unique apparition d'un lointain si proche ». Ainsi la technique de reproduction a changé la perception du spectateur lui donnant l'impression que l'art est enfin devenu plus accessible. Ainsi l'acteur de cinéma n'est plus qu'une image au regard du public. Son corps est subtilisé par l'appareil cinématographique. C'est cette image qui offre au spectateur une représentation du réel. Si l'aura disparaît avec la reproduction technique, elle en révèle aussi l'absence.

Hergé, L'Oreille cassée

Texte l oreille cassee  (346.95 Ko)

Désacralisation : reproduction de masse

les copies du fétiche se multiplient dans ce passage, on peut dire qu’il perd de sa valeur il est désacralisé.

Désacralisation

La désacralisation consiste à retirer le caractère sacré à un objet.

La sacralisation au contraire est le fait de donner un caractère sacré

- avec le rassemblement de tous ces différents objets le vrai fétiche disparaît ; surtout dans la multitude de fétiches de la dernière vignette et aussi chez le vendeur d’apothicaire.

- la vitrine dans la 4ème vignette représente bien la situation chaotique dans laquelle tintin se trouve puisqu’elle est pleine d’objets provenant de différents endroits du monde et époques.

- Le nombre de fétiches double triple se multiplie pour atteindre les 40 fétiches dans la dernière vignette

- avec la présence de tous ces fétiches on ne sait plus comment faire la différence entre le vrai et le faux, ainsi le fétiche perd de son unicité, soit son aura ce qui signifie son authenticité et valeur religieuse.

- Malgré l’existence de tous ces fétiches, l’original reste absent et l’énigme reste irrésolue

La valeur du fétiche change en fonction du temps et sur cette planche il passe d’un objet de culte, à un objet d’art, à un objet de consommation.

Un objet culte :

- Le fétiche a un pouvoir de présence et d’absence, il est à la fois visible et invisible, on ne sait plus comment faire la différence entre le vrai et le faux : le seul moyen d'y parvenir, est de l’ouvrir pour trouver le diamant qui y est caché.

- Le fétiche est partout et nul part en même temps, on trouve toutes ses copies mais pas le véritable fétiche.

Un objet d’art :

Le fétiche est à vendre chez le vendeur d’apothicaire, c’est -à -dire, qu’il a la même valeur que le tableau, le vase, les bustes, les meubles …

- le fétiche a une valeur d’exposition puisqu’il est dans une vitrine dans la 4ème vignette comme s’il était exposé dans un musée pour que les gens l’admirent.

Un objet de consommation :

- On donne au fétiche un prix comme si c’était une marchandise « 200 fr ! ... c’est pour rien ! … » Vignette 4, on peut lire « 17.50 la paire » et son prix diminue au fur-et-à-mesure que l’on avance dans la planche ; le fétiche est dévalué.

- Le fétiche est standardisé, il est produit comme n’importe quel objet de consommation, en masse dans un atelier par des ouvriers qui ont chacun une tache à réaliser à la chaîne ; on en voit un qui est chargé de casser les oreilles des fétiches.

- ainsi le fétiche perd de sa valeur.

Sujets corrigés, l'art 

Corrigé du sujet n° 2, dissertation philosophique, sujet national 2019, série l-à quoi bon expliquer une œuvre d’art .

Correction du sujet n° 2 de philosophie : la dissertation philosophique de métropole , bac série L, année 2019 - Les corrigés en ligne à la sortie de l'épreuve À quoi bon expliquer une œuvre d’art ?

L'art a t'-il pour fonction d'être beau?

Arguments pour une thèse

*** L'art a pour fonction d'être beau

On peut affirmer que l'art a pour fonction d'être beau si la notion de beau signifie conformité aux goûts d'une époque et si on se place dans la position d'un spectateur habitué à une forme plutôt qu'à une autre de langage artistique.

Chacun a son esthétique, le beau est une notion relative. Aujourd'hui les peintres impressionnistes sont admirés alors qu'ils étaient à peine regardés par les salons officiels de la fin du XIXème siècle. Nous pouvons donc affirmer que l'art a pour fonction de nous offrir «du beau» et que l'homme a une certaine idée de la beauté. «L'art n'est pas la représentation d'une belle chose mais la belle présentation d'une chose» Kant

En tant que création libre, l'art peut produire du beau. Il ajoute de la beauté au réel et au quotidien. Il doit garder le beau comme finalité, donc l'art n'est pas pour reprendre les mots de Kant de «représenter une belle chose» mais «une belle présentation»

La notion de beau est relative, le spectateur et l'artiste n'aspirent pas forcément à la même notion du beau mais l'artiste ne tient pas compte de celle du spectateur au moment de la création. Il ne se conforme à aucun goût particulier, d'une époque ou d'une culture. Le but est de créer en exprimant le beau.

Arguments pour une antithèse

*** l'art a pour fonction d'être vrai et libre

En tant que l'art est la mission des artistes, les notions essentielles sont l'authenticité, la vérité et la liberté. Dans ce cas on répond non à la question de savoir si l'art a pour fonction d'être beau. Beau = Vrai

L'art ne vise pas le beau mais l'invisible (fonction du créateur de l'antiquité, intermédiaire entre l'homme et les Dieux) ou encore d'un point de vue moderne, l'art est une intériorité, il reflète l'inconscient et tout ce qui échappe à l'homme. L'artiste nous offre sa vision du monde

L'artiste n'est limité par aucune finalité esthétique ni aucune contrainte technique, il doit pouvoir s'exprimer dans la plus grande authenticité possible

Atteindre le Vrai par la beauté. Nous savons avec Marcel Duchamp que «le grand ennemi de l'art  est le bon goût», par conséquent aucun critère ne doit guider l'acte créateur de l'artiste. Sa liberté doit être totale afin de lui donner le loisir d'exprimer tout à fait sans contraintes ses émotions.

Avons-nous besoin d'art? Corrigé de la dissertation du bac de philosophie Washington S 2019

Avons-nous besoin d'art? Corrigé de la dissertation série S Washington, bac 2019 - Double enjeu du sujet : notre nature : connaître nos besoins, ce qui structure notre existence valeur de l'art : activité gratuite ou liée à des besoins anthropologiques ?

L'art peut il se passer de maitrise technique ?

art : le beau , l'artisan ,l'artiste peut : la capacité , l'autorisation

technique : le savoir faire , le savoir enseigner, l'entrainement , les règles .

Il semble évident que l'art ne puisse pas se passer de maitrise technique .En effet, un pianiste qui ne maitrise pas la technique du piano ne pourrait être un artiste. Sans les règles de l'harmonie , sans la capacité à lire les notes, sans la dextérité des doigts en un mot sans technique du piano il n'y a pas d'artiste pianiste possible .Cependant certains artistes contemporains semblent produire des œuvres d'art ne nécessitant aucune maitrise technique. Marcel Duchamp par exemple s'est contenté dans son œuvre "fontaine" en 1917 de retourner un urinoir et de le signer . On peut donc se demander si l'art peut se passer de maitrise technique . On peut dire que l'art repose sur une maitrise technique .En grec ancien on ne sépare pas l'art et la technique .Le peintre et le cordonnier pratiquent tout deux une techné .C'est à dire une activité réfléchie que l'on peut transmettre constituée de règles à respecter . Platon explique dans le mythe de Prométhée que la technique ou l'art a été donné aux hommes pour compenser leurs faiblesses biologiques originelles .Prométhée a dérobé aux Dieux l'habileté pour la donner aux hommes . Cette origine divine traite ce que la technique à de dangereux pour l'homme comme une force qui le dépasse .Pour les grecs la technique se distingue de la chance ou du hasard . L'activité technique est réfléchie, constituée de règles que l'on peut restituer ou transmettre . Art et technique sont des savoirs faire , des savoirs pratiques . Les œuvres d'art sont peut être simplement des réalisations techniques exceptionnelles. Traditionnellement le chef d'œuvre est une production technique réalisée par un artisan à la fin de sa formation. L'excellence technique se confond avec l'art . L'artiste n'est rien d'autre qu'un technicien exceptionnel capable de produire un effet esthétique grâce à ses œuvres . Par exemple un cuisinier sera dit un artiste s'il est exceptionnel, si sa technique est difficilement imitable. L'artiste n'est donc rien d'autre qu'un technicien particulièrement doué. Finalement, on peut dire que l'art est inséparable d'une forme de maîtrise technique et tous deux sont des savoirs faire . Cependant, ll est impossible de distinguer l'ingéniosité du technicien de la créativité de l'artiste. L'art s'appuie sur la technique mais la dépasse. Le technicien se contente le plus souvent d'appliquer des règles existantes même s'il peut les améliorer à l'occasion.  L'artiste en créé de nouvelles. Il est capable d'inventer un nouveau type de Beauté. Le sculpteur crée de l'artitistique, l'ouvrier fabrique de l'utilitaire, si l'ouvrier parvient à faire une oeuvre esthétique, il devient artiste. Le technicien est aussi doué que l'artiste d'un point de vue technique. Mais l'artiste est capable d'inventer un nouveau genre de beauté. Ce dont le technicien même le plus doué est incapable. L'artiste a besoin de technique, d'imagination, d'audace, de créativité. 

 l'art contemporain a un rapport paradoxal à la technique Il semble que l'art contemporain n'ait pas besoin de technique Mais la règle contemporaine ne peut-elle pas être de rompre avec la règle ? N’est-ce pas là encore une nouvelle règle de l’art ? Au nom de la liberté, l’art moderne, puis contemporain, refuse la définition de l’œuvre d’art du XVIIIe – XIXe siècle. L'art contemporain se révolutionne jusque dans sa définition, l'oeuvre n'est plus l'objet mais ce qui compte pour l'artiste c'est la démarche adoptée pour créer. L'artiste se donne ses propres règles. Dans l'art contemporain, l'art devient la mise en oeuvre d'un projet propre à l'artiste qui reflète son individualité propre Les artistes utilisent des techniques industrielles Les artistes modernes, futuristes, dadaistes cherchent à traduire à travers leur art, leur rapport au monde, au monde moderne findé sur la transformation des choses à un niveau spatial, temporel et autres transformations importantes pour l'humanité.  La technique a sa place car elle est sur quoi le monde repose et que l'art représente : une nouvelle esthétique  dans laquelle le spectateur retrouve le reflet de son propre monde. L'art devient un moyen d'investigation du réel.  L'oeuvre d'art est ainsi désacralisée pour une originalité nouvellement investie de techniques.  L'art peut aussi devenir l'expression de la productivité, expression de l'ère moderne.  Cependant l'artiste n'est pas pour autant technicien car il dépasse l'appréhension des choses par la simple raison théorique, son mode de vérité est plus profond, sa raison n'est pas purement technicienne.  L'artiste dévoile l'Etre et renvoie sa perception bien singulière qu'il façonne avec sa propre matière L'art est un accomplissement de la technique mais chaque artiste développe sa propre technique En effet, l'art ne se limite pas à une industrialisation même s'il ne peut l'ignorer. Le créateur recherche sa maîtrise formelle, l'unité au delà de la technique dominatrice. Pour reprendre les mots d'Adorno, nous dirons que "l'art est absorption des techniques" et le but de l'artiste consiste à les porter jusqu'à leur négation. L'accomplissement de la technique serait sa mort même au profit d'une technique personnelle, singulière, celle de l'artiste qui se laisse dépasser par son moi "je est un autre" Rimbaud au plus profond de sa force imaginaire et créatrice. Si, à regarder une œuvre d’art, on a la nette impression qu’il s’en dégage une cohérence interne, ces régularités ne résultent pas pourtant de l’application mécanique d’une technique. C’est le paradoxe que souligne Kant : l’art procède bien d’une maîtrise technique mais les règles ainsi appliquées ne préexistent pas à l’œuvre mais n’apparaissent qu’après coup. uniquement pour approcher d'une autre manière la vérité de l'objet.

Avons-nous besoin de l’art pour nous faire une idée du beau ?

Concepts :

L’art et le beau

Ce sujet question le rôle de l’art : nous sert-il à voir la beauté ? à former le concept, l’idée du beau ?

Comment se forme ce concept ? Soit c’est une idée innée, préexistante aux œuvres d’art, soit c’est l’expérience de l’art qui permet de former cette idée empiriquement.

Se faire une idée : au sens strict, former l’idée. Dans un sens plus large : comprendre, approcher de la compréhension

Problématique :  L’art est-il ce qui crée la beauté ?

La beauté naturelle, une idée de la beauté sans la médiation de l’art ?

Il existe une beauté naturelle, une beauté du monde : nous n’avons pas besoin de l’art pour voir la beauté d’un paysage ou la beauté d’une personne. C’est une beauté en mouvement que l’on comprend intuitivement

L’art doit imiter la nature (Aristote) car c’est un moyen de connaissance des choses. Mais si l’art doit imiter la nature, n’est-ce pas aussi parce qu’il nous permet de voir le beau alors qu’au quotidien, l’homme n’est pas forcément sensible à la beauté naturelle ?

L’imitation de la nature est une fin médiocre pour l’art et la beauté artistique est mille fois supérieure à la beauté naturelle (Hegel). Nous pouvons observer la beauté naturelle tous les jours, alors pourquoi la reproduire par l’intermédiaire de l’art ? Nous avons déjà une idée du beau par la nature, mais l’art est l’œuvre d’un esprit libre.

Existe-t-il une idée du beau préexistante à l’art ?

Platon : il y a une idée du Beau, qui fait partie des principes du monde. L’esprit doit contempler les idées pour les saisir. L’imitation ne produit que des images, de pâles copies des idées

Certes, il y a peut-être une idée du beau mais cette idée se saisit à travers la manifestation sensible de l’art (Hegel)

Le beau est universel : pour qu’il y ait universalité, il faut qu’il y ait une idée de beauté indépendante des productions artistiques (Kant)

L’art crée sa propre beauté : nous avons besoin de l’art pour penser la beauté

L’art est une démarche libre. Alain : la beauté émerge avec l’œuvre, pas de critères de la beauté qui sont préétablis

L’art trouve de la beauté, crée une idée de beauté là où on ne la voit pas. Kant : « l’œuvre d’art n’est pas la représentation d’une belle chose mais la belle représentation d’une chose » (ex de  La Charogne , Baudelaire)

L’art est-il une forme de connaissance ?

Les distinctions conceptuelles qu'il nous faudra travailler et développer dans notre dissertation :

Connaissance / et Savoir

Nature / et Culture

La culture se distingue de la Nature en ce sens qu'elle n'est pas ce qui est inné à l'Homme mais ce qui est acquis par celui-ci. L'Homme est un être de culture, il transforme le monde dans lequel il vit pour l'habiter. Il se sort de son état d'animalité, de Nature, par le langage, les traditions, le savoir mais aussi l'art.

Il nous sera utile de comprendre que la culture peut s'entendre dans le sens d'une transformation, d'une amélioration. Amélioration de soi, transformation de soi vers une (pleine) humanité.

Ce qui est inné // et ce qui est acquis

Art // et Technique

Les beaux-arts // l'artisanat

Savoir-faire

Le questionnement  s'organise donc autour de la relation entre l'Art et de la connaissance.

Reformulation du sujet :

L'art peut-il contribuer à la constitution d'un savoir ?

Peut-on appréhender une œuvre d'art d'une autre manière que par notre perception et notre sensibilité  ?

Peut-on connaître grâce à l'art ?

Problématisation:

Le sujet de la dissertation  présuppose que la réception et la création artistique puissent être autre chose qu'une expérience simplement esthétique . Il soulève les questions suivantes :

Quelle est le but de l'art ?

Plan possible :

I. L'art est avant tout une expérience esthétique

A. . L'oeuvre d'art est la réalisation sensible d'une idée. C'est une réalisation sensible et esthétique de l'idée ou des pensées d'un artiste. Ici nous parlons de l'art au sens de Beaux-arts (distinction art et artisanat).

B. « L'art » au singulier montre qu'il a quelque chose de singulier et de commun à toutes les œuvres d'art et c'est l'expérience esthétique que nous en faisons. En effet, l'art a pour fin la beauté, la satisfaction esthétique ou pas. En ce sens, la réception n'encourage pas une forme de connaissance quelconque puisqu'elle concentre ses efforts dans les émotions suscitées, plaisir....

C. Cependant, ce goût s'éduque tout comme le jugement esthétique résulte d'un apprentissage. Dans  La Distinction.Critique social du jugement,  Bourdieu explique qu'apprécier les qualités d'une œuvre d'art relève d'un apprentissage d'une certaine conception de l'art, du beau, d'après la civilisation dans laquelle on appartient. On l'acquiert par l'éducation et la transmission . Il y aurait donc autant de concepts du beau que d'éducation et de cultures.

II. L'art éduque notre perception

A. Nelson Goodman a tenté de théoriser la réception perceptive des œuvres d'art, de la musique, des performances artistiques. Théorie de la partition. En cela, nous pouvons dire que l'art devient une forme de connaissance par les nombreux théoriciens de la musique, de la danse, etc.

B. Selon Kant, la culture (au sens de culture artistique) s'acquiert au contact de l'art car par l'art, l'Homme épanoui (éduque) la sensibilité de son esprit. Le plaisir que suscite l'art met en mouvement l'imagination et la réflexion, deux facultés de l'esprit humain. L'art devient une forme de connaissance.

C. Il conviendrait ici de rappeler une définition de la connaissance.

III. Le rôle de l'art dans la société

A. Ici, par « art », nous entendrons toutes les formes artistiques y compris l'artisanat. L'art au sens de création esthétique demandant un certain savoir-faire. Le savoir-faire de l'artisan se transmet, c'est une forme de connaissance

B. L'art est une représentation du monde, de l'Homme par l'Homme. Les œuvres d'art permettent donc d'apporter aux spectateurs un savoir sur le monde qui les entoure, à percevoir des choses qu'ils ne percevaient pas auparavant.

Choisit-on d'être artiste? Sujet corrigé série S Pondichéry 2016

Compréhension du sujet : Problématisation

Thèmes de l'art/ Liberté

Sommes nous libres de créer? Choisis t'-on d'être artiste?

Le choix nous ramène au libre arbitre = liberté.

Choisit on d'être artiste? Est-ce une aspiration, une vocation? Doit-on être fait pour ça? Etre artiste serait une vocation, ce qui suppose aussi la reconnaissance de l'artiste = tout le monde ne peut donc pas être artiste.

Comment créer?

Faut-il vouloir créer? Ou créer est-ce une inspiration qui nous transcende? Un artiste est-il un génie?

Créer = être artiste n'est pas produire un objet de type artisanal.

Un artiste est-il un génie ou un travailleur acharné?

Un artiste peut-il vouloir être artiste ou cela est-il indépendant de sa volonté?

Plan possible

I - on ne choisit pas d'être artiste

Un génie qui pour déployer son art est peut-être d'abord un travailleur acharné, aiguisant son art pour le rendre plus puissant : l'artiste sait qu'il doit développer ses talents qu'il a déjà en lui.

L'artiste doit-être possédé par sa création. Le génie est toujours dépassé par le fruit de son art. L'inspiration fait de lui un Elu. Le créateur devient l'instrument de sa création

Ainsi Klee affirme que l'artiste a pour seule préoccupation de «rendre visible, non rendre le visible ». Le génie s'affirme donc en imposant ses propres règles et ses créations ne sont pas de fidèles reproductions de la nature, des exercices purement techniques. L'art créé, recréé les choses offertes par la vie et ne se contente pas de les reproduire. La technique et sa maîtrise permet de créer mais l'art recréé les choses

Un élu qui est chargé d'une mission particulière car il est porteur de l'humanité : il transmet un message au sens commun.

II - Je me fais artiste : c'est mon choix

Je détermine mon essence librement, mon choix est d'être un artiste reconnu et je travaille pour être à la hauteur de mes ambitions. Pas de déterminisme pour craindre l'échec ou croire en une réussite non méritée. je suis ma décision, je veux être artiste. Je choisis d'être artiste.

Un artiste doit travailler et en ce sens en tout artiste, il y a un artisan

L'artiste se définit par son habileté. En matière d'art son habileté et sa dextérité lui autorise la belle imitation de la nature. Sa reproduction est fidèle et reflète la réalité avec tout ce que cela suppose. Tout dans les détails est conforme à l'original, les couleurs, la perspective.... Dans ce cas de figure, la technique est maîtrisée. Un artiste se définit donc d'abord comme un artisan. La technique précède l'art car pour faire de l'art, il faut de la technique.

L'artiste n'est pas qu'un artisan et son art n'est pas qu'une technique acquise. Chaque artiste a sa manière de voir, elle est singulière, elle lui est propre et le définit en tant que créateur.

Avoir des dispositions et de la volonté suffisent parfois à faire un artiste si celui-ci a cette aptitude particulière à saisir l'ineffable, l'indicible et à le transcrire pour faire de son "je" un autre lui-même, un autre moi qui me crée en créant. On retrouve la question de la création bien au-delà de son point de départ, travailler ne suffit jamais pour s'élever à la création mais elle suppose une ouverture particulière au monde, un regard offert au monde.

Citations sur le thème de l'art

  • Lalande : « L’art ou les arts désignent toute production de la beauté par les œuvres d’un être conscient ».
  • Léonard de Vinci : « L’œil reçoit de la beauté peinte le même plaisir que la beauté réelle ».
  • Boileau : « Il n’est pas de serpent, ni de monstre odieux qui par l’art imité ne puisse plaire aux yeux ».
  • Kant : « L’art n’est pas la représentation d’une belle chose mais la belle représentation d’une chose ».
  • Pascal : « Quelle vanité que la peinture qui attire l’admiration par la ressemblance de choses dont on n’admire pas les originaux ».
  • Malraux : « De même qu’un musicien aime la musique et non les rossignols, un poète des vers et non les couchers de soleil, un peintre n’est pas d’abord un homme qui aime les figures et les paysages. C’est un homme qui aime les tableaux ».
  • Malraux : « l’art est un anti-destin ».
  • Cocteau : « L’art est un mensonge qui dit la vérité ».
  • Cocteau : « Le mystère nous échappe, feignons d’en être l’auteur ».
  • Nietzche : « L’imagination du bon artiste produit constamment du bon, du médiocre et du mauvais. Mais son jugement extrêmement aiguisé choisit, rejette, combine ».
  • Paul Valery : « Si les dieux gracieusement nous donnent tel premier vers, c’est à nous de façonner le second ».
  • Alain : « La loi suprême de l’invention humaine c’est qu’on n’invente rien qu’en travaillant ».
  • Stendhal : « La beauté est promesse de bonheur ».
  • Kant : « Le beau est l’objet d’un jugement de goût désintéressé ».
  • Kant : « Le beau est ce qui plaît universellement sans concept ».
  • Kant : « La beauté est la forme de la finalité d’un objet en tant qu’elle est perçue dans cet objet sans représentation d’une fin ».
  • Kant : « Est beau ce qui est reconnu sans concept comme l’objet d’une satisfaction nécessaire ».
  • Kant : « Le goût esthétique est un universel nécessaire affectif ».

Freud, Derrida, Hegel, Kant, Marcuse... / Qu'est-ce que la beauté?

Qu'est ce qu'une Vanité ?

Exemples de sujets de dissertation

Art, réalité, vérité.

- L'artiste a-t-il besoin d'un modèle ? - L'art modifie-t-il notre rapport à la réalité ? - L'art nous éloigne-t-il du réel ? - L’œuvre d'art est-elle une imitation de la nature ? - En quoi l'art permet-il d'accéder à la vérité ? - L'artiste fuit-il la réalité ? - Peut-on assimiler l'art à une connaissance ? - L'art est-il le règne de l'apparence ? - Existe-t-il un progrès dans les arts ?

La question du goût et de la réception des œuvres

- L'art s'adresse-t-il à tous ? - Faut-il être connaisseur pour apprécier une œuvre d'art ? - Est-il nécessaire d'être cultivé pour apprécier une œuvre d'art ? - L'art s'adresse-t-il principalement aux sens ? - Qu'admire-t-on dans une œuvre d'art ?

Fonctions de l'art ?

- Peut-on concevoir une société sans art ? - L'homme a-t-il besoin de l'art ? - Une œuvre d'art est-elle utile ? - Une œuvre d'art est-elle un objet sacré ? - A quels besoins l'art peut-il répondre ?

Quand y a-t-il "art" ?

- Peut-on reprocher à une œuvre d'art de "ne rien vouloir dire" ? - Pourquoi ce qui nous déplaît dans la vie nous plaît-il dans une oeuvre d'art ? - L'artiste doit-il chercher à plaire ? - Devient-on artiste en imitant d'autres artistes ? - Est-ce le regard du spectateur qui fait une oeuvre d'art ?

Qu'est-ce qui fait de l'homme un être de culture? Ethnocentrisme et relativité des cultures- Cours, réflexions sur la séquence culture

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Date de dernière mise à jour : 30/07/2024

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Afin que vous compreniez mieux comment réaliser une bonne introduction de dissertation, je vous montre ici plusieurs exemples d’introduction de dissertation en philosophie sur des sujets différents, vous pouvez voir la méthode en VIDEO ici . Pour davantage d’information sur la méthode à suivre vous pouvez regarder cet article sur la manière de réussir son accroche , et ces deux autres articles sur la problématique et la méthode de l’introduction de manière plus générale.

Je vous rappelle que votre introduction de dissertation en philosophie doit comporter une accroche , un rappel du sujet, une problématique comprenant une définition des termes du sujet et une annonce de plan.

Pour plus de clarté, je précise à chaque fois entre parenthèses à quel élément de la méthode les différents passages de l’introduction correspondent. Par ailleurs, vous trouverez dans le sujet 1, un exemple d’accroche utilisant un exemple, et dans les sujets 2 et 3, des exemples d’accroches utilisant plutôt des citations.

Sujet 1 : Introduction philosophique : Avons-nous le devoir de faire le bonheur des autres ?

Dans le film « Into the Wild », le héro Christopher, s’enfuit pour partir vivre seule dans la nature. Il essaie, ainsi, d’échapper à l’influence de ses parents qui veulent pourtant son bonheur. Christopher rejette le mode de vie de ses parents, et pense, au contraire, être heureux en se détachant des choses matériels et en s’éloignant de la société. Ce faisant, on peut en déduire qu’il est souvent difficile de savoir ce qui rendra heureux un individu. Or, si nous ne savons pas réellement ce qui les rendra heureux, comment pourrait-on avoir le devoir de faire le bonheur des autres ? Et pourtant n’avons nous pas l’obligation, de leur donner au moins le minimum pour être heureux ? (Accroche qui montre le problème c’est-à-dire que la réponse au sujet n’est pas évidente) . Avons-nous alors le devoir de faire le bonheur des autres ? ( Rappel du sujet). A première vue , nous pourrions penser que nous avons effectivement le devoir de faire le bonheur des autres, car ce serait une obligation morale d’agir de manière à aider les autres à atteindre un état de satisfaction durable et global. En effet, rendre les autres heureux semble être une bonne chose et quelque chose que l’on peut rationnellement souhaiter. ( Première réponse au sujet ) Mais , n’est-ce alors pas vouloir imposer aux autres une certaine manière d’être heureux ? En prétendant faire le bonheur des autres, ne risque-t-on pas, au contraire, de faire son malheur ? Dans ce sens, dire que nous avons l’obligation de rendre les autres heureux pourrait être difficile à défendre car comment avoir le devoir de rendre les autres heureux si nous ne pouvons savoir ce qui les rendra effectivement tel ? (Deuxième réponse qui montre que la réponse au sujet n’est pas évidente) . Dans un premier temps, nous verrons

🚀🚀🚀 Pour plus de conseils de méthode et des fiches sur les grandes notions suivez-moi sur Instagram ici.

Sujet 2 : Prendre son temps, est-ce le perdre ?

« Nous n’avons pas reçu une vie brève, nous l’avons faite telle ». Sénèque dans De la Brièveté de la vie , remarque ainsi que les hommes qui se plaignent d’avoir une vie courte sont, en réalité, responsables de cela, car ce sont eux qui en perdant leur temps la rendent courte. Pourtant, si les hommes perdent leur temps selon lui, ça n’est pas parce qu’ils prendraient trop leur temps, mais parce qu’ils ne réfléchissent pas à la meilleur manière d’user de ce temps. Ils peuvent très bien s’agiter sans cesse et être fort occupés tout en perdant leur temps car ils ne l’utilisent à rien de significatif. ( Accroche ) Alors, prendre son temps, est-ce le perdre ? ( Rappel du sujet ) A première vue, si par prendre son temps, on entend faire les choses avec lenteur, alors prendre son temps, cela pourrait signifier le perdre car c’est oublier alors que nous sommes des êtres mortels et que notre temps est limité. Le temps est une chose trop précieuse pour que l’on n’y fasse pas attention. Celui qui est lent perd alors son temps. ( Première réponse un peu naïve qui repose sur une première définition de prendre son temps – première partie de la problématique) Mais , ne pourrait-on, au contraire, défendre l’idée que prendre son temps c’est au contraire bien en user ? Est-ce nécessairement parce que l’on agit vite et que l’on fait beaucoup de choses dans sa journée que l’on utilise bien son temps ? Nous pourrions, au contraire, remarquer que si nous occupons nos journées à des actions sans réel but alors nous perdons tout autant notre temps. Prendre son temps cela pourrait donc être, prendre possession de son temps en sachant précisément à quoi on l’utilise et pourquoi. ( Deuxième réponse qui repose sur une deuxième signification possible de « prendre son temps » et montre que la réponse au sujet n’est pas évidente – deuxième partie de la problématique ). Dans un premier temps, nous verrons que prendre son temps cela peut signifier le perdre, si nous sommes inconscients du caractère précieux du temps. Puis nous nous demanderons dans quelle mesure néanmoins prendre son temps et l’utiliser de manière réfléchie, ça n’est pas, au contraire, bien user de son temps. Enfin, nous envisagerons que quelque soit notre façon de vivre, il est inéluctable de perdre son temps dans la mesure où le temps est quelque chose qui nous échappe fondamentalement. (Annonce du plan)

Sujet 3 : Faut-il craindre la mort ?

« Il faut donc être sot pour dire avoir peur de la mort, non pas parce qu’elle serait un événement pénible, mais parce qu’on tremble en l’attendant. » Selon Epicure dans la Lettre à Ménécée , il n’est pas raisonnable de craindre la mort, car il définit la mort comme « absence de sensation ». De ce fait, la mort ne nous fait pas souffrir puisqu’elle est absence de sensation, en revanche si nous craignons la mort de notre vivant, alors nous souffrons par avance inutilement. Nous pourrions pourtant remarquer que si la mort ne fait pas souffrir, le fait de mourir peut être douloureux. (Accroche qui montre que le sujet pose un problème) Faut-il alors craindre la mort ? (Rappel du sujet) A première vue , craindre la mort pourrait être utile pour nous car la crainte de la mort peut nous pousser à être plus prudent. Il faudrait alors craindre un minimum la mort pour espérer rester en vie. ( Première réponse un peu naïve au sujet ). Mais , ne pourrait-on dire, au contraire, qu’il ne faut pas craindre la mort ? En effet, il semble que cela n’a pas réellement de sens et d’utilité de craindre quelque chose qui arrivera de toute façon et de se gâcher la vie à l’anticiper. (Deuxième réponse qui montre que la réponse n’est pas évidente et pose donc un problème) Nous allons donc nous demander s’il faut craindre la mort. Dans un premier temps nous verrons qu’il ne faut pas craindre la mort car elle n’est pas un malheur. Puis, nous verrons qu’il y a néanmoins des avantages à craindre la mort. Enfin, nous nous demanderons si craindre la mort n’est pas un non sens car cela nous empêche de bien vivre.  (Annonce du plan)

J’espère que ces différents exemples d’introduction de dissertation en philosophie, vous auront aidé à comprendre ce que doit être une introduction de dissertation en philosophie.

▶️ Si vous voulez aller plus loin vous pouvez également regarder cet exemple d’introduction de dissertation en vidéo :

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  • Philosophie
  • Cours : L'art

L'art Cours

L'art est une activité créatrice. C'est le moyen par lequel l'être humain se détache de la nature. Contrairement à la technique, son produit n'a pas comme finalité d'être utile, il est destiné à la contemplation plutôt qu'à l'action. L'art est lié à la question du beau et à son universalité. L'artiste doit être distingué de l'artisan, par l'absence de règles déterminant le travail de l'artiste. L'idée de génie répond à certaines caractéristiques identifiables. Ces caractéristiques peuvent toutefois être critiquées comme un mythe de l'esprit du spectateur.

Définition de l'art

L'étymologie du mot « art » est la même que celle du mot « technique », raison pour laquelle on compare souvent ces deux notions. L'art se définit comme une activité créatrice qui a une permanence dans le temps.

L'étymologie du mot

Le mot « art » a la même étymologie que le mot « technique » : technê , en grec, qui donne ars en latin. Au départ, l'art désigne toute activité de production humaine, puis ce terme a été compris comme les beaux-arts.

Les termes de technê et d' ars renvoient tous les deux à un savoir-faire. Ainsi, l'art désigne au départ toute activité de production humaine, par opposition aux productions naturelles.

Ce n'est que par la suite qu'est apparue une distinction entre, d'un côté, la production technique et, de l'autre côté, l'art compris comme les beaux-arts. Aujourd'hui, la distinction entre l'art et la technique semble aller de soi : on dira ainsi du garagiste qu'il est technicien tandis que le sculpteur ou le peintre sont des artistes. En effet, le type d'activité qu'ils mettent en œuvre n'est pas le même : le technicien cherche à produire ou à réparer un objet, l'artiste cherche à créer. Il y aurait ainsi une supériorité de l'art sur la technique, qui suppose que l'art nécessite à la fois de la technique et quelque chose de plus, de l'ordre du génie.

L'art, une activité créative en opposition à la technique

L'art s'approprie les applications rendues possibles par les découvertes scientifiques (notamment les lois physiques et mathématiques) mais se distingue de la technique par sa finalité. La production technique vise de plus en plus la réalisation en plusieurs exemplaires d'un même type d'objet, tandis que l'œuvre d'art tend à devenir une production unique, originale, issue de l'imagination créatrice de l'artiste.

Le savoir-faire et l'habileté jouent un rôle différent dans la technique et dans l'art :

  • Dans la technique, le savoir-faire permet la répétition d'un modèle grâce à l'application mécanique de règles de production définies.
  • Dans la création artistique, le savoir-faire technique est certes nécessaire, mais il n'est pas suffisant. L'artiste est aussi celui qui met en œuvre son génie, qui possède un don.

Il est ainsi possible de distinguer l'art de la technique en fonction de la finalité de chacun :

  • Le produit technique vise une utilisation de l'objet lui-même en vue d'une fin autre. L'objet technique s'inscrit dans l'espace ordinaire du quotidien : il est destiné à être remplacé dès lors qu'il ne remplit plus adéquatement la fin pour laquelle il a été pensé.
  • À l'inverse, l'œuvre d'art est à elle-même sa propre fin. Destinée à la contemplation, l'œuvre d'art doit durer et s'inscrit dans un espace qui lui est propre (le socle de la statue, le cadre de la peinture, la scène, le musée). Cet espace est distinct de celui du quotidien.

On peut résumer ces deux finalités de la façon suivante :

  • Une finalité externe : la finalité des objets techniques est dans leur utilité, leur usage. Les objets techniques sont des moyens en vue d'une fin qui leur est extérieure.
  • Une finalité interne : la finalité de l'œuvre d'art n'est autre qu'elle-même. L'œuvre d'art est en elle-même une fin, et non un moyen en vue d'autre chose.

La permanence des œuvres d'art

Les œuvres d'art sont permanentes, elles ont quelque chose d'éternel.

L'œuvre d'art a quelque chose d'éternel, contrairement aux techniques qui peuvent tomber en désuétude. En effet, on continue à admirer des œuvres d'art anciennes.

On admire encore aujourd'hui les peintures rupestres dans les grottes comme Lascaux.

« [À] proprement parler, [les œuvres d'art] ne sont pas fabriquées pour les hommes, mais pour le monde, qui est destiné à survivre à la vie limitée des mortels, au va-et-vient des générations. Non seulement elles ne sont pas consommées comme des biens de consommation, ni usées comme des objets d'usage : mais elles sont délibérément écartées des procès de consommation et d'utilisation, et isolées loin de la sphère des nécessités de la vie humaine. »

Hannah Arendt

La Crise de la culture

Les œuvres d'art, contrairement aux objets techniques, ne s'inscrivent pas dans la vie ordinaire : elles n'ont aucune fonction dans la société (ce qui les soustrait à la consommation et à l'usure). Les œuvres d'art existent pour le monde, c'est-à-dire qu'elles sont destinées à survivre aux générations.

La singularité de l'œuvre d'art et les principes du beau

On s'interroge souvent sur la singularité de l'œuvre d'art et sur les principes du beau en art.

La singularité de l'œuvre d'art

L'œuvre d'art est souvent perçue comme une œuvre unique qui aurait une « aura » singulière. À l'ère de la reproductibilité, l'œuvre d'art semble perdre cette singularité, elle est désacralisée.

Une œuvre unique transmettant une idée

Si « art » est utilisé au singulier, c'est que chaque œuvre a un caractère unique, singulier, mais que quelque chose de commun lie toutes les œuvres d'art. L'œuvre d'art est une œuvre unique qui exprime une idée spirituelle de l'artiste dans la matière. En cela, l'œuvre d'art est originale.

Généralement, on désigne par la notion d'art les beaux-arts, c'est-à-dire l'ensemble des activités tournées vers la production d'œuvres qui ont pour fonction de susciter une émotion.

Pourtant, parler de l'art en général semble problématique : il existe une pluralité d'arts. Friedrich Hegel en définit cinq : l'architecture, la peinture, la sculpture, la danse, la musique. Aujourd'hui, le cinéma est également considéré comme un art.

L'emploi du singulier « art » rend compte de deux idées :

  • une singularité propre à l'expérience de l'œuvre d'art ;
  • quelque chose de commun à toutes les œuvres d'art.

Pour Friedrich Hegel, la singularité d'une œuvre d'art tient au fait qu'elle rend sensible une idée. En effet, l'œuvre d'art est la traduction d'une idée spirituelle dans la matière. En ce sens, l'art n'est pas une belle imitation de la nature, comme la définit Aristote. L'œuvre d'art correspond plutôt à l'expression de l'être humain, à la marque qu'il laisse dans le monde. L'art est l'activité par laquelle l'être humain, à travers son action de transformation du monde extérieur, prend conscience de lui-même.

L'œuvre d'art à l'ère de la reproductibilité

L'art contemporain remet en question la singularité des œuvres d'art, elles ne sont plus uniques ou originales. Les œuvres d'art, comme les autres produits, peuvent être reproduites ou produites en série.

Le philosophe Walter Benjamin s'est intéressé à la question de la reproduction des œuvres d'art dans son texte L'Œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique (1936). Pour Benjamin, ce qui a toujours caractérisé l'œuvre d'art est son authenticité ou encore son statut d'original. Un original, explique-t-il, est un objet physique unique et situé en un lieu et un temps précis ( hic et nunc ) Dans son ouvrage, Benjamin montre comment la reproduction technique ruine l'idée même d'authenticité de l'œuvre d'art, c'est-à-dire son caractère unique.

L'œuvre d'Andy Warhol, et plus généralement le mouvement du pop art, illustre l'idée que l'œuvre d'art est reproductible. Andy Warhol utilise la sérigraphie pour reproduire des photographies ou des dessins par dizaines.

La reproduction permet d'avoir l'œuvre à domicile et rapproche l'œuvre du spectateur. En s'intégrant à la culture de masse, l'œuvre d'art est désacralisée.

« [À] l'époque de la reproductibilité technique, ce qui dépérit dans l'œuvre d'art, c'est son aura. »

Walter Benjamin

L'Œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique

Le caractère particulier et unique d'une œuvre d'art s'appauvrit car on peut la reproduire indéfiniment.

Les principes du beau

En art, la question du beau est fondamentale. Qu'est-ce qui permet de dire qu'une œuvre est belle ? Pourquoi un tel jugement ? Pour répondre à cette question, Kant, qui s'intéresse au jugement en art, distingue le beau de l'agréable. Pour Bourdieu, les principes du beau sont liés à l'éducation et ne sont pas universels.

La distinction entre le beau et l'agréable

Pour Kant, une œuvre d'art est une œuvre qui répond aux critères du beau. Le beau doit être distingué de l'agréable. Quand on dit « c'est beau », on suppose que tout le monde va éprouver le même sentiment de beauté devant l'œuvre, on présume que ce jugement est universel. D'après Kant, celui qui affirme qu'une œuvre est belle attend que tous les autres la reconnaissent comme belle.

Les adages populaires tels que « à chacun ses goûts » ou « des goûts et des couleurs, on ne discute point » illustrent la difficulté à s'accorder sur la catégorie du beau.

Pour répondre à cette difficulté, Kant distingue, dans la Critique de la faculté de juger , l'agréable et le beau. L'agréable touche aux sens d'un individu, ce jugement est restreint à la sphère particulière des goûts de chacun.

Le goût du vin est agréable ou désagréable.

« Lorsqu'il s'agit de ce qui est agréable, chacun consent à ce que son jugement, qu'il fonde sur un sentiment personnel et en fonction duquel il affirme d'un objet qu'il lui plaît, soit restreint à sa seule personne. [...] Le principe « à chacun son goût » (s'agissant des sens) est un principe valable pour ce qui est agréable. »

Emmanuel Kant

Critique de la faculté de juger

Pour Kant, le jugement esthétique, c'est-à-dire le jugement qui affirme la beauté d'une œuvre d'art, n'est pas restreint au goût de chacun. Kant souligne que lorsque l'individu s'exclame « c'est beau ! », il n'exprime pas qu'un avis personnel, il se prononce sur une qualité qu'il attribue à l'œuvre d'art.

« [L]orsqu'il dit qu'une chose est belle, il attribue aux autres la même satisfaction ; il ne juge pas seulement pour lui, mais pour autrui et parle alors de la beauté comme si elle était une propriété des choses. »

D'après Kant, celui qui affirme qu'une œuvre est belle attend que tous les autres la reconnaissent comme belle.

C'est la particularité du jugement esthétique : bien que ne répondant à aucun concept, on présume toujours que le sentiment du beau serait partagé par autrui. C'est pourquoi Kant postule qu'il devrait exister un accord entre les individus sur le beau. Dire qu'une œuvre est belle, c'est présupposer que chacun éprouverait le même sentiment face à elle. Le jugement esthétique présuppose l'universalité sans réussir à la prouver.

La construction sociale de la notion de beauté

Pour Bourdieu, le jugement esthétique est davantage le produit d'un apprentissage qu'un jugement universel. En ce sens, il est largement déterminé par la culture à laquelle un individu appartient. Ainsi, la notion de beauté d'une œuvre d'art n'est pas universelle. Pour Bourdieu, la notion de goût exprime davantage l'appartenance à une classe sociale.

Dans La Distinction. Critique sociale du jugement , Pierre Bourdieu montre comment l'idée même d'une catégorie du beau existant universellement est en fait le résultat de l'histoire d'une civilisation particulière. Apprendre à apprécier une œuvre d'art pour elle-même, pour ses qualités formelles, suppose déjà l'apprentissage d'une certaine conception de l'art, ainsi qu'une éducation du regard qu'il faut porter sur l'œuvre pour la juger adéquatement.

« L'"œil" est un produit de l'histoire reproduit par l'éducation. »

Pierre Bourdieu

La Distinction. Critique sociale du jugement

© Éditions de Minuit, coll. « Le sens commun », 1979

Le bon goût est la capacité à apprécier les œuvres d'art selon un ensemble de critères définis et transmis par l'éducation et donc par la classe sociale, la culture à laquelle on appartient.

Discriminer entre le bon et le mauvais goût permet à la classe dominante d'affirmer sa domination. Bourdieu affirme que : « Le goût classe, et classe celui qui classe. » Ainsi, dire que la musique classique est plus noble que le rap, c'est asseoir la domination d'une classe qui écoute de la musique classique sur tous ceux dont la culture est d'apprécier le rap.

Affirmer qu'un style musical est plus beau et plus noble qu'un autre peut être interprété comme un mode symbolique de domination.

Le statut de l'artiste

L'artiste n'est pas un artisan. Les règles qu'il applique naissent quelquefois de sa propre production. Le mythe du génie de l'artiste existe, il est dénoncé par Friedrich Nietzsche pour qui l'art est le résultat d'un travail acharné.

La différence entre l'artiste et l'artisan

L'activité de l'artiste, contrairement à celle de l'artisan, ne se soumet à aucune règle préalablement définie.

Alain, dans Système des Beaux-Arts , distingue l'artisan de l'artiste :

  • L'artisan est maître des règles qui le rendent compétent dans son métier.
  • L'artiste est un artisan, dans la mesure où il apprend les techniques nécessaires à la production de son art, mais il va au-delà des règles, il y a « débordement ». L'œuvre d'art prend forme au fur et à mesure sous la main de l'artiste, il n'y a pas de règle préalable.

« Il reste à dire en quoi l'artiste diffère de l'artisan. Toutes les fois que l'idée précède et règle l'exécution, c'est industrie. [...] Pensons maintenant au travail du peintre de portrait ; il est clair qu'il ne peut avoir le projet de toutes les couleurs qu'il emploiera à l'œuvre qu'il commence ; l'idée lui vient à mesure qu'il fait ; il serait même rigoureux de dire que l'idée lui vient ensuite, comme au spectateur, et qu'il est spectateur aussi de son œuvre en train de naître. Et c'est là le propre de l'artiste. »

Système des Beaux-Arts

© Gallimard, coll. « Tel », 1920

L'artiste ne possède pas une idée déterminée de l'œuvre qu'il réalise. C'est en réalisant son œuvre que la règle qui la détermine apparaît.

L'absence préalable de règle permet la réalisation d'une œuvre artistique. C'est pourquoi l'œuvre d'art est toujours singulière, alors que l'œuvre technique, qui suit un procédé de réalisation prédéfini, peut être reproduite à l'infini. L'artiste n'est donc pas seulement un artisan, car il ne fabrique pas seulement, il crée.

Le génie de l'artiste

La spécificité de l'art ne réside peut-être pas dans l'œuvre produite, mais plutôt du côté de ce qui fait un artiste. Kant, cherchant à comprendre l'origine de l'art, en vient à penser que les règles de l'art découlent du génie de l'artiste. Ce génie repose sur l'originalité, l'exemplarité et l'inexplicable.

Dans la Critique de la faculté de juger , Kant souligne que tout art suppose des règles. Pourtant, les beaux-arts, s'ils utilisent des procédés techniques, ne fournissent pas eux-mêmes les règles qui produisent la beauté de leurs œuvres. Kant en conclut que les règles des beaux-arts sont à chercher ailleurs : dans la nature.

Plus précisément, pour Kant, c'est la nature qui donne ses règles à l'art, par le biais du talent particulier des génies. Le génie est celui qui, grâce à son talent, donne ses règles à l'art.

Kant énonce trois caractéristiques du génie :

  • L'originalité : le génie consiste à produire « ce dont on ne saurait donner aucune règle déterminée ». Quand on peut donner une telle règle, l'œuvre ne relève pas de l'art, mais de la technique. Le génie n'est donc pas une qualité acquise, mais un talent inné.
  • L'exemplarité : il ne suffit pas au génie d'être original, car « l'absurde aussi peut être original ». Les œuvres d'art produites par le génie doivent être des modèles : l'œuvre géniale doit servir d'exemple du bon goût.
  • L'inexplicable : le talent du génie est inné, ce qui signifie que le génie lui-même ne peut expliquer comment il parvient à réaliser ses œuvres.

La remise en question du mythe du génie de l'artiste

Nietzsche affirme que la théorie du génie doué d'un talent naturel inné et inexplicable est fausse. Pour être un artiste, il faut beaucoup travailler. Si le mythe de l'artiste existe, c'est à la fois parce qu'il est entretenu par l'artiste et parce que l'humain cherche à justifier ce qu'il ressent face à l'œuvre. Pour ne pas être envieux de la beauté d'une œuvre, l'humain se convainc que l'artiste est génial.

Pour Nietzsche, le mythe du génie de l'artiste est une illusion entretenue par les artistes eux-mêmes dans le but de se démarquer des artisans. En vérité, l'acte de création est lié à un travail acharné et méthodique, comme dans l'artisanat. Aucune œuvre, aucune création humaine, qu'elle soit scientifique, technique, militaire ou artistique, n'est le produit d'un miracle. Pour Nietzsche, la différence entre l'artiste et l'artisan ne tient pas au processus de travail, mais au rapport que l'on entretient avec son résultat : on attend de la technique des objets utiles, et de l'art de la beauté. On parle de génie en face des œuvres qui sont belles. Le plaisir esthétique ne veut pas être gâché par l'envie, c'est-à-dire la haine pour celui qui possède ce dont on est privé : le talent. En attribuant au génie la capacité de créer des œuvres belles de façon innée, on empêche ce sentiment : on éprouve alors uniquement de l'admiration pour le créateur de l'œuvre.

En fin de compte, c'est bien parce que l'œuvre n'est admirée que comme produit fini que l'on peut penser qu'elle est celle d'un génie. L'œuvre réussi paraît naturelle, miraculeuse, comme si elle avait été facile à réaliser. On ne voit plus le long travail d'élaboration derrière. La perfection sous laquelle se présente l'œuvre d'art fait oublier qu'elle est le résultat d'une patiente et difficile gestation.

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Citations sur l’art

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L’art est un sujet brûlant de philosophie : il déchire les philosophes depuis Platon jusqu’à Heidegger. De discipline mineure à l’Antiquité, l’art est devenue une thématique propre (la philosophie esthétique ) tardivement.

Kant, dans la Critique de la faculté de juger , fait de l’art et du sentiment esthétique le troisième pilier de la raison. Certains, comme Nietzsche ou Kierkegaard, feront de l’esthétique un mode de vie, une catégorie existentielle (authentique chez Nietzsche, inauthentique chez Kierkegaard). Plus tard, l’Ecole de Francfort et la théorie critique feront de l’art une forme de résistance à la déshumanisation du monde moderne.

Les grandes questions relatives à l’art sont les suivantes :

– L’art est-il une technique ?

– Qu’est-ce que le génie ?

– Le beau est-il universel ?

– Qu’est-ce qu’une oeuvre d’art ?

– Quel est le rôle de l’artiste ?

Pour aller plus loin, voyez notre article sur la définition de l’art

Phrases célèbres sur l’art

Platon : L’art est l’illusion d’une illusion

Aristote : C’ est par l’expérience que la science et l’art font leur progrès chez les hommes

Baumgarten : Science de la connaissance sensible ou gnoséologie inférieure

Kant : Le jugement de goût, c’est-à-dire un jugement qui repose sur des fondements subjectifs et dont le motif déterminant ne peut être un concept, ni par suite le concept d’une fin déterminée (Critique du Jugement)

Arthur Schopenhauer : L’art est contemplation des choses, indépendante du principe de raison

Friedrich Nietzsche : Chez l’homme l’art s’amuse comme la perfection ( Nietzsche et l’art )

Oscar Wilde : La Vie imite l’Art bien plus que l’Art n’imite la Vie ( citations Oscar Wilde )

Alain : Tous les arts sont comme des miroirs où l’homme connaît et reconnaît quelque chose de lui-même

Martin Heidegger : L’essence de l’art, c’est la vérité se mettant elle-même en œuvre

Herbert Marcuse : L’art brise la réification et la pétrification sociales. Il crée une dimension inaccessible à toute autre expérience – une dimension dans laquelle les êtres humains, la nature et les choses ne se tiennent plus sous la loi du principe de la réalité établie. Il ouvre à l’histoire un autre horizon ( L’homme Unidimensionnel )

Bibliographie sur l’Art :

Nietzsche : La Naissance de la Tragédie

Kant : Critique de la faculté de juge

Hegel : L’esthétique

Platon : La République

Aristote : Poétique

Schopenhauer : Le Monde comme volonté et comme représentation

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Nous pouvons considérer le vrai comme ce qui est jugé exact par l’esprit, c’est-à-dire qu’une chose est vraie si elle apparaît conformément à l’idée que l’esprit s’en fait. La vérité est donc une forme d’adéquation entre l’expérience des choses et les idées de l’esprit. À cet égard, ce qui est flagrant, c’est-à-dire est évident, saute aux yeux ne correspond pas nécessairement à l’idée que l’esprit peut avoir. Nous ne choisissons pas ce qui s’impose à notre vue et ce que nous voyons peut nous sembler absurde par rapport à ce que nous pensons. Néanmoins, ce que nous pensons est également très largement déterminé par la force de ce qui s’impose à nous. L’esprit ne pense, nous semble-t-il, que par rapport à ce qui s’impose à lui, c’est-à-dire aussi bien par ce que l’expérience sensible nous communique comme impressions que parce que nous ressentons et pensons de façon presque immédiate et involontaire. Dès lors, le paradoxe de ce sujet tient au fait que ce qui est flagrant ne résulte pas d’un travail de l’esprit et semble par là douteux, alors même qu’il s’impose avec la force de l’évidence qui le donne pour vrai et i... [voir le corrigé complet]

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Phrase d’accroche pour une dissertation : comment faire ?

Publié le 31 juillet 2019 par Emma Moreau . Mis à jour le 7 décembre 2020.

Table des matières

Qu’est-ce qu’une phrase d’accroche de dissertation , comment trouver une phrase d’accroche pour une dissertation , à faire et à ne pas faire, présentation gratuite.

Une phrase d’accroche est une phrase ou un paragraphe qui introduit votre sujet dans l’introduction et doit attirer l’attention de votre lecteur. Cette phrase est le fruit d’un choix personnel et vous être libre de choisir son style. C’est également le tout premier moment de votre dissertation.

Elle n’est pas obligatoire dans la rédaction d’une introduction de dissertation, mais apporte une réelle plus-value en montrant à votre lecteur que vous vous êtes approprié le sujet.

Une phrase d’accroche peut être :

  • Un événement historique
  • Une citation d’auteur

Un élément d’actualité

  • Une supposition ou hypothèse sur la résolution du sujet

Une donnée précise

Dans tous les cas, cette phrase d’accroche doit être en relation avec le sujet ! Étant la première chose que le lecteur consultera, il faut y porter beaucoup d’attention.

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La phrase d’accroche se base uniquement sur vos connaissances personnelles. C’est en ce sens qu’elle vous sera personnelle.

Il n’existe pas de méthodologie pour trouver la phrase d’accroche parfaite pour une dissertation puisque tout le monde aura une façon différente de traiter le sujet et donc d’introduire son raisonnement.

Il faut cependant bien garder en mémoire que votre phrase d’accroche doit absolument être en lien avec le sujet, ou au moins avec le raisonnement que vous allez mener lors de la rédaction de votre dissertation. Il faut d’ailleurs ne pas oublier de l’expliquer un minimum. Il ne faut surtout pas mettre une phrase d’accroche juste pour l’esthétique de l’introduction : il faut qu’elle apporte quelque chose à votre raisonnement.

Voici cependant quelques conseils par rapport aux différents styles d’accroche possible (cette liste est non-exhaustive).

L’accroche historique

L’accroche historique est généralement utilisée dans les sujets de dissertation ayant eux-mêmes une dimension historique. Elle peut être utilisée dans les dissertation en histoire, mais également de littérature pour parler, par exemple, d’un mouvement littéraire.

Lors d’une accroche historique, veillez à bien situer le contexte. Expliquez également brièvement en quoi cet événement historique a un impact sur la façon dont vous allez traiter le sujet par le suite.

Exemple pour une dissertation d’Histoire : “L’art au service des nationalités au cœur de l’Europe 1814-1871”

La citation d’auteur.

Lorsque vous utilisez une citation d’auteur,il faut être certain de la citation, de l’auteur, de son oeuvre, ainsi que de la date pour éviter toute erreur.

Citer un auteur en phrase d’accroche est un exercice dangereux, dans le sens où cette phrase sera la première chose que le correcteur verra dans votre copie. Citer un auteur requiert de connaître parfaitement les informations que vous allez donner.

Conseil : Si vous n’êtes pas certain de ce que vous allez citer, évitez de le faire, ou faites-le de façon détournée (en paraphrasant par exemple) pour éviter toute erreur.

Exemple pour une dissertation de Littérature : “La poésie est-elle seulement l’expression de sentiments personnels ?”

S’appuyer, pour son accroche, sur un élément d’actualité va vous permettre de mettre le sujet en contexte. Cela va même pouvoir vous aider à mettre en place votre raisonnement.

Mettre le sujet en contexte va permettre au correcteur de voir que vous avez bien compris le sujet et ses enjeux dans le monde actuel. Vous pouvez mentionner des lois, des actions sociales, des faits d’actualité, etc.

Exemple pour une dissertation « Question d’actualité » : “Les villes sont-elles en crise ?”

Une supposition ou hypothèse de résolution.

Vous pouvez également commencer votre introduction en utilisant une première idée de la résolution du sujet.

Si vous faites cela il faut alors évoquer une de vos hypothèse, généralement ce que vous considérez comme réponse la plus probable quand à la question que pose le sujet.

Cette option vous sera utile également pour la rédaction de votre introduction complète puisqu’elle vous permettra de remettre en question cette hypothèse dans votre introduction pour en tirer la problématique générale de votre dissertation. Elle vous permet également de commencer votre argumentation.

Ce type de phrase d’accroche est alors suivi d’une phrase ou expression remettant en cause cette hypothèse.

Exemple pour une dissertation de Philosophie : “Le travail est-il un mal nécessaire ?”

Généralement ce style d’accroche se retrouver principalement dans les dissertations de sciences sociales comme l’économie, la géographie ou toutes matières utilisant beaucoup de données.

Comme pour les citations d’auteurs, soyez certains de la précision de la donnée qui va vous servir d’accroche et n’oubliez pas de citer vos sources !

Exemple pour une dissertation en Économie : “L’économie brésilienne depuis 2011”

Lorsqu’il en vient à une phrase d’accroche pour une dissertation, plusieurs choses sont à prendre en compte.

Les choses à ne pas faire :

  • Passer plus de 5 minutes de réflexion sur la phrase d’accroche. Une bonne accroche valorisera très certainement une copie qui est déjà très bonne, mais ne pourra pas sauver une copie dont la méthodologie générale n’est pas acquise (introduction, plan, raisonnement, etc.). Ne perdez donc pas votre temps et travaillez majoritairement sur les arguments de votre plan.
  • Faire une accroche trop longue. Dans une dissertation, tout est question d’équilibre. L’accroche doit amener le lecteur au raisonnement présent dans votre introduction et in fine aux arguments utilisés dans la dissertation. Ne faites pas une accroche qui dure la majeure partie de l’introduction, surtout que l’accroche aura toujours moins d’intérêt au niveau argumentatif que l’introduction elle-même (définition des termes du sujet, la problématique).
  • Utilisez des références inconnues. N’oubliez pas, l’accroche est faite pour “accrocher” l’attention de votre correcteur. Si vous mentionnez quelque chose de peu ou pas connu dans l’accroche, son but sera vain.

Les choses à faire :

  • Bien expliquer l’accroche. Ceci est un vrai défi. L’accroche doit être courte, mais n’oubliez pas que la dissertation est un exercice argumentatif, ce qui veut dire que tout doit être argumenté de l’introduction à la conclusion. C’est donc également le cas pour l’accroche. Soyez donc sûre de bien expliquer le rapport entre cette accroche et le sujet, tout cela de manière succincte.
  • Être certain des références utilisées. Et c’est le cas surtout lorsque vous décidez d’utiliser une citation ou une donnée précise. La phrase d’accroche étant la première chose que verra votre correcteur de votre copie, il serait bête de commencer par une énorme erreur…
  • Utilisez une accroche personnelle. Oubliez les phrases pré-rédigées comme “Bien souvent, (le sujet) pousse à l’interroger sur….”. Soyez inventif et cohérent avec le reste de votre argumentaire. N’ayez pas peur de citer du Star Wars ou une série que vous regardez en ce moment par exemple. Tant que cette accroche rentre dans votre argumentaire et qu’elle apporte quelque chose à l’ensemble de votre dissertation, n’hésitez pas ! Et en plus, ça fera la différence.

Voici une présentation que vous pouvez utiliser pour vous améliorer ou partager nos conseils méthodologiques sur l’accroche. N’hésitez pas à la partager ou à l’utiliser lors de vos cours :).

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Moreau, E. (2020, 07 décembre). Phrase d’accroche pour une dissertation : comment faire ?. Scribbr. Consulté le 21 août 2024, de https://www.scribbr.fr/dissertation-fr/phrase-daccroche-dissertation/

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Emma Moreau

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