- Dissertation type bac : La violence échappe-t-elle à notre entendement ?
La violence échappe-t-elle à notre entendement ? Dissertation type bac
À l'aide des connaissances, et après avoir répondu aux questions suivantes, répondre à la question d'essai philosophique :
« La violence échappe-t-elle à notre entendement ? »
Quelle problématique correspond au sujet ?
Peut-on comprendre et accepter la violence ?
Qu'est-ce que la violence ?
Comment violence et entendement sont-ils liés ?
Doit-on accepter la violence ?
Quels arguments seraient pertinents à utiliser ?
C'est seulement à l'état de nature que la violence peut échapper à l'entendement humain
On XXe siècle, on tente de comprendre comment les hommes ont pu accepter de tomber dans la tyrannie
L'homme pensant doit refuser la violence et se révolter contre elle, c'est le seul moyen d'atteindre la sagesse et la paix de l'âme
La violence est innée en l'homme, rien de ce qu'il peut faire ne pourra l'empêcher
L'homme ne pourra jamais comprendre la violence, elle lui échappe totalement
Le XXIe siècle est une période prospère, la violence n'existe plus, l'homme n'a donc pas à s'en préoccuper
Quel plan pourrait convenir ?
I. C'est seulement à l'état de nature que la violence peut échapper à l'entendement humain
II. On XXe siècle, on tente de comprendre comment les hommes ont pu accepter de tomber dans la tyrannie
III. L'homme pensant doit refuser la violence et se révolter contre elle, c'est le seul moyen d'atteindre la sagesse et la paix de l'âme
I. La violence est innée en l'homme, rien de ce qu'il peut faire ne pourra l'empêcher
II. L'homme ne pourra jamais comprendre la violence, elle lui échappe totalement
III. Le XXIe siècle est une période prospère, la violence n'existe plus, l'homme n'a donc pas à s'en préoccuper
I. Les hommes sont naturellement violents
II. Rien de ce qu'ils peuvent faire, même les meilleures actions possibles, ne pourra changer les choses
III. L'homme doit donc accepter sa condition d'homme violent
Quelle accroche peut convenir ?
En société, l'homme doit agir pour le bien-être de tous et faire en sorte qu'une vie pacifiste en communauté soit possible.
L'homme est naturellement mauvais et rien de ce qu'il fait ne pourra faire changer les choses.
Qu'est-ce que la violence humaine ?
Depuis toujours, l'homme est capable de comprendre et de contrôler la violence qu'il a en lui.
Quels exemples permettent d'étayer l'argument "Au premier abord, il semble impensable que l'homme comprenne véritablement la violence, dans la mesure où s'il en mesurait toutes les conséquences, il ne la pratiquerait pas. Ainsi, certains philosophes pensent que c'est seulement à l'état de nature que la violence peut échapper à l'entendement humain ; civilisé, l'homme est conscient de ses actes et ne peut être violent." ?
Selon Hobbes, à l'état de nature, l'homme est un loup pour l'homme, idée qu'il développe dans le Léviathan .
À l'état de nature, l'homme est naturellement mauvais selon Rousseau. C'est le passage de la vie dans la nature à la vie en société qui lui permet de changer.
Pour Sartre, la condition de l'homme est absurde, c'est la seule chose qui compte.
Dans L'homme révolté , Albert Camus explique qu'il faut se révolter contre tout ce qui nous semble injuste.
Quels exemples permettent d'étayer l'argument "Au XXe siècle, en raison des guerres successives, de nombreux philosophes vont tenter de comprendre ce qu'est la violence et pourquoi les hommes la pratiquent. On essaie alors de déterminer les raisons qui poussent les hommes, être doués de raison, à accepter des régimes tyranniques qui oppressent les plus faibles." ?
Hannah Arendt rédige trois textes au sujet de la violence : sur la violence, sur les origines du totalitarisme et sur les conditions de l'homme moderne.
Selon Alain, l'homme est responsable de la tyrannie qui submerge le XXe siècle car il a accepté d'être esclave du totalitarisme.
Selon Hobbes, à l'état de nature, l'homme est un loup pour l'homme, idée qu'il développe dans le Léviathan.
Quels exemples permettent d'étayer l'argument "Alors, l'homme pensant doit refuser la violence et se révolter contre elle, c'est le seul moyen d'atteindre la sagesse et la paix de l'âme. Puisque l'homme a conscience des dégâts et des inégalités que peuvent créer toutes les formes de violence, il ne peut pas rester inactif, il doit refuser la violence." ?
C'est en témoignant contre l'oppression que l'homme peut réussir à s'en libérer, comme le fait Primo Levi dans Si c'est un homme.
Quel philosophe a défendu l'idée que l'homme doit continuer le combat contre la violence ?
Quel philosophe est contre l'idée selon laquelle l'homme est naturellement bon ?
Corrigés du bac philo – filière générale : “Discuter, est-ce renoncer à la violence ?”
Faire le choix de régler nos problèmes, nos différends avec l’autre par la parole implique de renoncer à la violence physique. Pourtant, le langage est la source d’autres formes de violences et de domination, plus insidieuses. Mobilisant Maurice Merleau-Ponty pour éclairer ce paradoxe soumis aux candidats du bac philo 2021, Aïda N’Diaye, professeur au lycée, souligne que parler ensemble, c’est toujours déjà accepter d’être en communauté avec autrui.
Proposition de correction : il s’agit ici de pistes possibles de traitement du sujet et non de la copie-type attendue par les correcteurs !
- Notions du programme : le langage, l’État
Dans Les Fragments d’un discours amoureux , Roland Barthes analyse la « scène » de ménage : il n’y s’agit pas de dire la vérité mais bien d’y avoir le dernier mot. Ce qui importe, dit-il, c’est la « dernière réplique » – l’enjeu est donc de clouer le bec à son interlocuteur, c’est-à-dire d’imposer sa position de domination. Certes, discuter, ce n’est pas (toujours) se disputer, mais cet exemple montre que la discussion, plus ou moins agitée, semble ne pas nécessairement exclure la violence. Car la violence n’est pas que physique ou matérielle. Dès lors, la discussion ne peut-elle pas être également le lieu d’une violence symbolique ou de rapports de force ? Mais discuter ne signifie pas seulement faire usage de la parole ; c’est aussi échanger et partager des idées dans la tentative de trouver un terrain d’entente. Accepter la discussion, c’est accepter – par exemple dans le cas d’un conflit social – d’entrer dans une négociation qui pourrait déboucher sur une résolution du conflit. De la même manière, on parlera de pourparlers pour désigner les discussions qui doivent permettre à des belligérants de mettre fin aux combats qui les opposent. De ce point de vue-là, discuter avec l’autre (on ne discute pas tout seul) n’implique-t-il pas de substituer la parole à la force et aux armes, et donc de renoncer à la violence ?
Mais pour rompre définitivement avec la violence, encore faudrait-il que le langage permette d’instaurer un ordre du discours qui échappe totalement aux rapports de force qui lui sont extérieurs et lui préexistent. Cela est-il seulement possible ?
Nous verrons dans un premier temps que la discussion exclut de fait la violence, puisque la parole est immatérielle là où la violence est matérielle. Mais, précisément, la violence ne peut-elle pas s’exercer, sous une autre forme, également dans l’ordre du discours ? Toutefois, discuter n’est-ce pas se placer sur un terrain commun avec son interlocuteur et donc nécessairement renoncer à l’usage de la violence ?
Le langage est un outil de communication immatériel, et donc à l’opposé de la violence physique
- La discussion repose sur l’utilisation du langage, qui est immatériel
Or la violence, à l’inverse, se caractérise par sa dimension physique. Il semble donc a priori que, par définition, la discussion se déroule dans un domaine étranger et extérieur à la violence.
Du linguiste Ferdinand de Saussure au philosophe Friedrich Nietzsche, l’analyse du langage comme un système arbitraire de signes va dans le sens de cette caractérisation de la parole comme immatérielle et, en partie du moins, creuse (chez Nietzsche, notamment), dans le sens où elle ne serait qu’une pure convention. Dès lors, discuter, c’est simplement transmettre des informations par l’intermédiaires de ces signes que sont les mots, et cela semble exclure la violence.
- Les paroles et les actes s’opposent, la discussion et la violence aussi
Et même, on peut voir dans la parole une forme d’empêchement, voire d’impuissance, liée précisément à son immatérialité et à son artificialité qui nous éloigne encore davantage de la sphère de la force et de la violence. C’est le sens notamment de l’opposition entre la parole et les actes, qui semble placer la parole du côté de l’inefficacité, voire d’une certaine vacuité, et les actes, au contraire, du côté de l’effectivité. Dès lors, qu’on le veuille ou non, en somme, discuter serait nécessairement renoncer à la violence – car parler, ce n’est pas la même chose que faire ou agir, et ce n’est même ni faire, ni agir.
Cette vacuité ou inefficacité des mots fait notamment l’objet des analyses de Bergson dans Le Rire , dans lequel il montre en quoi les mots sont en partie inefficaces puisqu’ils ne parviennent pas à parler correctement des réalités particulières et uniques qu’ils désignent, car ce ne sont que des étiquettes générales. Les paroles étant immatérielles, voire inefficaces, la discussion semble donc nécessairement exclure la violence.
Transition : Mais suffit-il de discuter pour échapper à la violence ? La discussion ne peut-elle pas aussi être porteuse des rapports de force et de domination qui lui préexistent ? La violence n’est-elle que matérielle ?
Discuter ne signifie pas nécessairement renoncer à la violence
- Il y a des usages de la discussion dont la seule finalité est d’assoir une domination
On parle de la polémique , par exemple, pour désigner ce type de discussion. Il y a bien alors une forme de violence, puisqu’il s’agit de dominer son interlocuteur devenu adversaire. C’est bien ce que revendique Gorgias dans le dialogue de Platon du même nom. Dans ce cadre, discuter, ce n’est pas renoncer à la violence (au contraire) mais c’est la prolonger par d’autres moyens – et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle Socrate préfère renoncer à la discussion lorsqu’elle se déroule dans de telles conditions (c’est-à-dire quand elle a pour but la domination, et non la recherche commune de la vérité).
- Même lorsque le cadre n’est pas explicitement polémique, la discussion est porteuse des rapports de force qui lui préexistent
Si le langage est un outil de communication, cela signifie que, comme pour tout outil, les effets qu’il produit dépendront du pouvoir dont est par ailleurs doté celui qui l’utilise. La parole est, dans la discussion, porteuse de la violence symbolique qui lui préexiste – sociale, institutionnelle, culturelle, etc.
Dans Ce que parler veut dire , Bourdieu montre ainsi en quoi notre manière de parler, et donc de discuter, qui fait partie de notre habitus (c’est-à-dire notre capital social incorporé), reflètera les positions de domination qui traversent la société. Il serait illusoire de prétendre échapper à ces rapports de force par la simple discussion. On peut donc en conclure qu’il ne suffit pas de renoncer à la force matérielle, dans la discussion, pour échapper à la violence qui peut aussi être symbolique.
Transition : Mais discuter ne signifie pas seulement parler : dans la discussion, n’y a-t-il pas l’idée d’un partage, d’une expérience commune qui exclue nécessairement la violence ?
Discuter, ce n’est pas seulement échanger des informations, c’est partager une expérience commune avec l’autre, et donc faire communauté
- Discuter, c’est vivre une expérience commune avec l’autre, et donc échapper à la violence
Échanger, cela signifie en effet également partager, vivre une expérience commune avec mon interlocuteur. Quand je discute avec autrui, ce qui importe, ce n’est pas tant ce dont nous parlons ni les informations qui sont transmises, mais le fait d’être et de discuter avec l’autre. La discussion, dans ce sens, est une expérience vécue en commun avec autrui.
C’est la définition que Merleau-Ponty donne du dialogue dans la Phénoménologie de la perception . Discuter, au sens de partager, c’est donc nécessairement renoncer à la violence.
- D’où l’importance de la discussion dans la sphère politique et démocratique qui cherche à exclure la violence
C’est ce qui explique l’importance de la discussion et de la délibération dans la sphère publique politique, et particulièrement démocratique, qui place la parole au cœur de son fonctionnement – à Athènes, déjà.
Comme l’analyse Éric Weil par exemple, pour « faire communauté », il faut déjà être d’accord sur un point, qui est précisément de discuter et non de se battre en cas de désaccord. La question politique majeure est donc celle des conditions d’une délibération productive et légitime.
Parler n’exclut pas nécessairement la violence puisque les différents usages du langage ainsi que les positions des interlocuteurs dans la discussion ne permettent pas d’échapper aux rapports de force et de domination qui peuvent les opposer par ailleurs et leur préexister. Mais discuter, ce n’est pas seulement transmettre des informations ni parler. Cela signifie aussi échanger et partager avec l’autre et dans ce sens, comme le montre d’ailleurs la place de la délibération en démocratie, discuter, c’est nécessairement renoncer à la violence pour tendre vers un terrain d’entente avec autrui.
Retrouvez l'ensemble des corrigés de l’épreuve du Bac philo 2021 :
➤ filières générales :.
Discuter, est-ce renoncer à la violence ?
L’inconscient échappe-t-il à toute forme de connaissance ?
Sommes-nous responsables de l’avenir ?
Commentaire de texte : De la division du travail social (1893) d’Émile Durkheim.
➤ Filière technologiques :
Est-il toujours injuste de désobéir aux lois ?
Savoir, est-ce ne rien croire ?
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Commentaire de texte : Le poète et l’activité de fantaisie (1907), de Sigmund Freud .
Expresso : les parcours interactifs
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